jeudi, mai 2
André Popp, en 1960.

Pour le grand public, des enfants aux adultes, il est connu grâce au célèbre disque Piccolo, Saxo et compagnie. Composé en 1956, ce conte musical, raconté par l’acteur François Périer (texte de Jean Broussolle), permet de découvrir les grandes familles de l’orchestre classique, cordes, bois, cuivres, percussions… Son compositeur, André Popp (1924-2014), est par ailleurs pianiste, chef d’orchestre et arrangeur. Suivront, par la même équipe, d’autres aventures de Piccolo et Saxo, présentation des instruments des folklores du monde, puis ceux du cirque, les électriques en 1972, jusqu’à une Symphonie écologique en 1976.

Ces cinq « classiques », qui ont été régulièrement réédités, figurent dans le coffret intitulé L’Intégrale instrumentale, lequel réunit les vingt et un albums et les douze 45-tours publiés par diverses maisons de disques entre 1955 et 1976 à l’enseigne d’André Popp et son orchestre. En plus, l’on y trouve les compositions de Popp pour des films, des génériques d’émissions de radio ou de télévision, ses versions instrumentales de chansons (dont plusieurs pour Marie Laforêt) et ses arrangements et adaptations d’autres compositeurs. En tout, 293 titres, est-il indiqué au verso du coffret, au prix très raisonnable de 40 euros environ, en fonction des magasins et des sites de vente en ligne.

Il y a des succès, les siens, dont Les Lavandières du Portugal, en 1955, L’amour est bleu, en 1967, bientôt titré Love Is Blue, qui connaîtra plusieurs centaines de versions dans le monde, et ceux des autres, Tout, tout pour ma chérie, L’Eté indien, Feelings… Et, surtout, quantité de titres moins connus. Un répertoire où la fantaisie et la légèreté, qui peuvent s’entendre en surface, sont menées, c’est la grande qualité d’André Popp, avec érudition, dans les assemblages de timbres de l’orchestre, les croisements de styles, une régulière envie de se renouveler.

Elans des cordes symphoniques

Il y a ainsi eu, chez André Popp, selon les périodes, de l’accordéon qui rejoint le clavecin, des dialogues entre la flûte et le basson, des interventions de chœurs, des emprunts à des musiques pas encore étiquetées « du monde » qui se fondent dans les élans des cordes symphoniques. Et voici des percussions mélodiques (célesta, marimba…), des trompettes en sourdine ou un saxophone qui vont vers le jazz, un tango aux allures militaires, les sons étranges des ondes Martenot ou du Cristal Baschet, des éléments de rock psychédélique (sons de guitare électrique qui évoquent ceux du sitar indien, claviers électriques) ou de disco, de la samba brésilienne et de la polka, du charleston dansant ou des ballades rêveuses avec harpe et violons…

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