vendredi, mai 17
A l’usine Systovi, à Carquefou (Loire-Atlantique), le 29 mars 2024.

En finir avec une dépendance, sans replonger dans une autre : voilà toute la gageure, pour les pays de l’Union européenne (UE), s’ils veulent atteindre la neutralité carbone à la moitié du siècle. Pour remplacer les importations d’énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole), nocives pour le climat, les Vingt-Sept comptent bien accélérer le développement de technologies « vertes ».

Or, ne serait-ce qu’en 2022, l’UE a dépensé 22,6 milliards d’euros pour importer des panneaux solaires, dont la quasi-totalité (96 %) en provenance de constructeurs chinois. C’est plus du double par rapport au montant de 2021, selon l’agence publique Eurostat – les chiffres consolidés pour 2023 n’ont pas encore été publiés.

A l’inverse, dans l’éolien, le solde de l’exercice 2022 s’avère positif pour les Européens : les exportations de turbines (1,3 milliard d’euros) ont dépassé les importations (0,8 milliard d’euros). Mais plus le marché des éoliennes en mer est appelé à croître, plus il suscitera de convoitises.

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Pour l’industrie européenne, l’enjeu est double : préserver ses turbiniers mais aussi relancer sa filière solaire après l’avoir longtemps négligée. C’était là une « erreur monumentale » d’un point de vue stratégique, selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie. Il a eu l’occasion de le redire, le 16 avril, au Collège d’Europe, à Bruges, en Belgique.

Un objectif non contraignant

Comme s’il lui avait fallu des années pour retenir la leçon, l’Europe amorce seulement maintenant une réponse. Le 25 avril, pour leur dernière session plénière avant les élections de juin, les eurodéputés ont adopté un règlement pour une industrie « zéro net ». La Commission européenne avait présenté ce texte, The Net-Zero Industry Act (NZIA), au premier trimestre 2023. Il vise à « renforcer l’écosystème européen » des technologies bas carbone. Dit autrement, c’est une réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA), ce vaste plan américain, promulgué à l’été 2022, pour favoriser l’industrie « verte » aux Etats-Unis.

L’IRA prévoit de mobiliser une somme considérable sur dix ans, de l’ordre de 369 milliards de dollars (346 milliards d’euros environ) en subventions et en crédits d’impôt. Difficile, en revanche, de chiffrer l’impact à venir du NZIA. « Ce n’est pas un instrument de financement, réplique au Monde un porte-parole de la Commission européenne, sans préciser le montant des aides prévues, par ailleurs, dans le cadre d’autres dispositifs. Son objectif est de créer un environnement réglementaire simplifié et propice à la fabrication de technologies propres dans l’UE. »

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