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Jason Yu, lors de la cérémonie de clôture du 31e Festival international du film fantastique de Gérardmer (Vosges), le 28 janvier 2024.

Alors qu’il attend son premier enfant, un jeune couple voit sa vie perturbée par les crises de somnambulisme du mari, épisodes dont l’agressivité s’intensifie. Rencontre avec Jason Yu, réalisateur d’un premier film malin, Sleep, Grand Prix du Festival international du film fantastique de Gérardmer, qui navigue entre peur et moments plus cocasses.

Pourquoi avoir choisi le sommeil comme sujet de votre premier long-métrage ?

Les troubles du sommeil sont un terrain favorable à l’imagination de situations horribles.

Le film se présente comme une sorte de chronique de la vie d’un jeune couple…

Oui. J’avais en tête, comme point de départ, la volonté de décrire certains aspects de la vie conjugale. C’est une idée qui est née de mes propres interrogations et de ma propre expérience, de la longue relation que j’ai eue avec ma petite amie avant de l’épouser. Il y avait là la matière d’un film, du moins son point de départ. Le film repose beaucoup sur l’alchimie qui s’est produite entre les deux comédiens principaux. Jeong Yu-mi et Lee Sun-kyun ont déjà fait quatre films ensemble. Ils se connaissent bien et sont amis. Ils ont une bonne expérience des scènes de conflit.

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Pourquoi ce découpage en trois parties ?

Chaque partie devait fonctionner sur un élément particulier. Cela me permettait aussi de mettre en place un mécanisme d’inversion, que la place des personnages change dans l’esprit du spectateur et que la troisième partie soit l’envers de la première. Je voulais une fin ambiguë, où on ne peut pas décider si l’explication rationnelle est la bonne ou si le fantôme existe. Le public est divisé. La moitié des spectateurs interrogés penchent pour une explication rationnelle, l’autre moitié pour l’existence du fantôme.

Il y a beaucoup d’éléments humoristiques dans le film…

Je voulais faire une comédie noire. Je me suis inspiré de cinéastes coréens de la génération précédente comme Bong Joon-ho ou Park Chan-wook, que je considère comme mes maîtres. Il y a bien sûr une dimension sociologique dans le rire, même si je voulais surtout faire un film divertissant.

Quelle a été votre formation ?

Après des études de cinéma, je suis devenu assistant sur plusieurs films, notamment Okja, de Bong Joon-ho. En Corée, l’assistanat n’est qu’une étape pour passer à la réalisation, contrairement à d’autres pays où c’est un métier que l’on peut exercer toute sa vie. J’avais écrit un scénario que je voulais tourner moi-même, le plus vite possible.

A-t-il été compliqué de convaincre un producteur de financer le film ?

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