dimanche, mai 5
Emmanuel Macron accueille le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à son arrivée à l’Elysée, le 16 février 2024.

Le rituel est en passe de s’imposer. Chaque jeudi, à l’occasion de son point presse hebdomadaire, le Quai d’Orsay dénonce l’agressivité de la Russie à l’égard de la France. « Mensonge, instrumentalisation, manipulation : le régime du Kremlin poursuit sa fuite en avant, constate l’un des porte-parole de la diplomatie française, Christophe Lemoine, ce jeudi 21 mars. Les institutions russes mentent de façon de plus en plus décomplexée, en témoignent les déclarations, ce mardi, du directeur des renseignements extérieurs russes sur l’envoi de soldats français en Ukraine. » « Nous ne nous laisserons ni tromper ni intimider », répète le diplomate, alors qu’au même moment Emmanuel Macron et les dirigeants européens se retrouvent à Bruxelles pour un sommet largement consacré au soutien militaire à Kiev.

La virulence des autorités russes est montée de plusieurs crans depuis le début de l’année, et singulièrement depuis que le chef de l’Etat a dit, le 26 février, ne pas exclure d’envoyer des troupes en Ukraine. Si les propos ont suscité une vive polémique parmi les alliés occidentaux de l’Ukraine, le président français cherchait à envoyer un signal à Moscou, en invitant les Européens à un « sursaut » dans leur assistance à Kiev, à l’heure où l’aide américaine est bloquée par le Congrès.

La démarche a poussé Vladimir Poutine à brandir de nouveau la menace de frappes nucléaires. Et suscité le tir de nouvelles salves dans la guerre des mots que livre la Russie à la France. Emmanuel Macron est « un trouillard », a ainsi lancé Dmitri Medvedev, numéro deux du conseil de sécurité, au sujet du récent report de la visite du chef de l’Etat en Ukraine. L’ancien président russe avait un peu plus tôt relayé les menaces sur ce déplacement colportées dans un faux montage aux couleurs de la chaîne France 24. Un deepfake relayé par des sites et comptes prorusses sur les réseaux sociaux.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron persiste sur l’envoi éventuel de militaires en Ukraine, la plupart des alliés occidentaux prennent leurs distances

Le supposé « complexe de Napoléon » d’Emmanuel Macron

Après avoir longtemps fait le dos rond, les autorités françaises ont décidé de répliquer. Elles dénoncent les propos les plus orduriers. Jeudi, Piotr Tolstoï, le vice-président du Parlement russe, a ainsi jugé sur BFM-TV que la France est gouvernée « en partie par des pervers ». Interrogé par le journaliste pour savoir si, à ses yeux, « être homosexuel, c’est être spécial, voire pervers », ce proche de Vladimir Poutine répond : « Tout à fait. » « Piotr Tolstoï souhaite visiblement nous effrayer. Mais la seule réaction que suscitent ses outrances est au final l’indignation », réagit Christophe Lemoine.

Il vous reste 73.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version