samedi, mai 18
Le maire de Londres, Sadiq Khan, et sa femme, Saadiya Khan, devant un bureau de vote, lors des élections locales à Londres, le 2 mai 2024.

Le travailliste Sadiq Khan a été réélu, samedi 4 mai, maire de Londres, devenant ainsi le premier à obtenir un troisième mandat dans la capitale britannique, ont annoncé plusieurs médias britanniques à l’issue du décompte des votes.

Sadiq Khan a recueilli plus d’un million de votes (43,8 % des suffrages exprimés), soit plus de onze points de plus que sa concurrente du Parti conservateur, Susan Hall (32,7 %).

A 53 ans, ce fils d’immigrés pakistanais, premier musulman à diriger la capitale londonienne, dépasse ainsi les deux mandats réalisés par son prédécesseur et ancien premier ministre Boris Johnson.

Dans le discours qu’il a prononcé juste après l’annonce des résultats, Sadiq Khan s’est dit « honoré » et « fier » et a affirmé espérer que cette année soit celle d’un « grand changement » avec « un futur gouvernement travailliste ».

Il a aussi salué, dans sa victoire, celle d’une campagne qui a défendu « une ville qui regarde notre diversité pas comme une faiblesse mais comme une force puissante, et qui rejette le populisme et va de l’avant ».

Une ville « plus juste, plus sûre, plus verte »

Pour son premier mandat, il avait combattu avec force le Brexit. Cette fois, il a promis une ville « plus juste, plus sûre, plus verte pour tout le monde ». Il veut étendre son programme de repas gratuits pour les enfants des écoles publiques. Lui qui a grandi dans un logement social s’est engagé à ce que 40 000 nouveaux logements sociaux soient construits. Il a promis d’agir pour qu’il n’y ait plus de sans-abri à Londres d’ici à 2030.

Cet homme à la chevelure poivre et sel, au petit gabarit de 1 m 65, est jugé peu charismatique. Ce qui ne l’a pas empêché de devenir la bête noire de la presse conservatrice et des tories, au pouvoir au Royaume-Uni depuis 2010. Ils l’attaquent sans relâche sur la sécurité. Ils l’accusent d’être responsable de l’augmentation des agressions à l’arme blanche, un fléau que Sadiq Khan attribue pour sa part à la politique d’austérité des gouvernements conservateurs qui auraient conduit à la baisse des effectifs policiers.

Les opposants de Sadiq Khan lui reprochent d’avoir étendu l’an dernier au grand Londres la taxe pour véhicules polluants, introduite en 2015 par Boris Johnson. Les conservateurs ont sauté sur cette opportunité, accusant Sadiq Khan d’avoir peu d’égard pour les Londoniens souffrant de la crise du coût de la vie.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sadiq Khan, maire de Londres : « Le Brexit a affaibli notre pays »

« Success stories »

Les attaques contre lui dérapent parfois. L’ancien vice-premier ministre des tories, Lee Anderson, a affirmé en février que les islamistes avaient « pris le contrôle » de Sadiq Khan. « Il a donné notre capitale à ses acolytes », a dit le député qui a depuis rejoint le parti d’extrême droite Reform UK.

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Quelques années plus tôt, en 2019, l’ex-président américain Donald Trump l’avait ciblé durant une vague d’attentats djihadistes à Londres, et l’avait traité de « honte nationale » et de « loser total ». « Un seul d’entre nous est un loser, et ce n’est pas moi », avait répondu Sadiq Khan.

Le maire incarne une de ces success stories que Londres, ville-monde fière de sa diversité, où 46 % des résidents s’identifient comme asiatiques, noirs, mixtes ou « autres », affectionne. Il ne rate jamais une occasion de revenir sur ses origines modestes et parle volontiers du fait qu’il respecte le jeûne du ramadan, ne boit pas d’alcool et essaie de faire ses prières tous les jours.

Quand le palais de Buckingham lui a demandé sur quelle Bible il voulait prêter serment, il a proposé d’apporter son Coran. Sadiq Khan a laissé son exemplaire au palais, espérant qu’il servira « pour le suivant ».

Le Monde avec AFP

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