dimanche, avril 28
Le président de la République, Emmanuel Macron, et le premier ministre, Gabriel Attal, lors de l’hommage national à Philippe de Gaulle, à Paris, le 20 mars 2024.

Les sifflets de gabier retentissent. Ce mercredi 20 mars, le cercueil de l’amiral Philippe de Gaulle vient de quitter la cathédrale Saint-Louis, à Paris, où ont eu lieu des obsèques privées, pour pénétrer dans la cour d’honneur des Invalides. Emmanuel Macron s’avance, le pas solennel, afin de rendre l’hommage funèbre qui échoie au fils du général, décédé dans la nuit du 12 au 13 mars à l’âge de 102 ans.

Lire la nécrologie : L’amiral Philippe de Gaulle, fils du Général, est mort

Un soleil printanier s’est invité pour un exercice désormais rodé. Le chef de l’Etat en est à la 24e cérémonie de ce genre depuis son arrivée à la présidence de la République, en 2017. « Le temps passe pour nous tous et nous sommes dans un temps où les grandes figures du XXᵉ siècle et de ce début du XXIᵉ siècle sont amenées à disparaître les unes et les autres », soupire-t-on à l’Elysée.

Après Jacques Delors, figure de la construction européenne, Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, ou Jean-Paul Belmondo, acteur iconique de la Nouvelle Vague et du cinéma populaire, saluer aux Invalides le parcours militaire et héroïque de Philippe De Gaulle, porteur de la mémoire de son père, revêt une dimension particulière.

Marine Le Pen dans l’assistance

« La mort de Philippe de Gaulle, mon père, n’est pas quelque chose de triste. C’est une invitation à poursuivre, à continuer à se battre pour que, même si ça peut paraître pompeux, pour que vive la France, notre beau et cher pays », s’émeut, devant une poignée de journalistes, Yves de Gaulle, l’un des quatre fils de l’amiral, qui a accompli une belle carrière dans la marine nationale, et petit-fils du général.

Dans l’assistance vient de se faufiler Marine Le Pen. La leader d’extrême droite, qui a repris le flambeau politique de son père, a tenu à être présente, faisant mine d’oublier l’histoire de son parti, fondé par un ancien Waffen-SS. Peu importe, à ses yeux, que Jean-Marie Le Pen ait encore décrit Charles de Gaulle comme « une horrible source de souffrance pour la France », dans le premier volume de ses mémoires (Fils de la nation, éditions Muller), paru en 2018.

La représentante du Rassemblement national (RN) ne tressaute pas non plus quand le chef de l’Etat rappelle le passé glorieux du résistant : le 18 juin 1940, Philippe De Gaulle a 18 ans lorsqu’il embarque pour Portsmouth, sur les côtes britanniques, pour prêter main-forte aux forces françaises libres.

Des combattants réunis « dans un même refus de “L’étrange défaite”, dénonçant, comme lui, ce qu’il appellera toujours “l’abominable armistice”, restant debout quand tous ployaient l’échine », tonne Emmanuel Macron depuis la place d’armes. « Se battre plutôt que subir », poursuit-il.

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