lundi, mai 6
Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, au siège de la major pétrogazière, à la Défense, près de Paris, le 28 mai 2021.

La concentration des pouvoirs fait débat avant la prochaine assemblée générale de TotalEnergies (ex-Total), prévue le vendredi 24 mai. Jeudi 18 avril, date butoir pour tout envoi de texte, des actionnaires de la firme pétrogazière ont annoncé avoir déposé un projet de résolution visant à en finir avec le poste de PDG, c’est-à-dire « à mettre fin au cumul des fonctions » de président et de directeur général.

Comme cela est déjà le cas pour nombre de sociétés françaises du CAC 40, l’idée serait d’attribuer à deux personnes ces deux responsabilités. Pour l’instant, chez la major de la Défense (Hauts-de-Seine), seul Patrick Pouyanné est aux manettes. En poste depuis 2014, le patron s’apprête à briguer un quatrième mandat de trois ans.

C’est la fondation suisse Ethos qui a déposé cette résolution consultative (sans valeur contraignante), avec l’appui de dix-neuf autres actionnaires. La coalition affirme disposer de plus de 1 milliard d’euros d’actions, soit au moins 0,6 % du poids lourd de l’énergie, quatrième capitalisation boursière de France (près de 162 milliards d’euros). Elle agit aussi en lien avec une association, le Forum pour l’investissement responsable (FIR).

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« Cette résolution d’actionnaires ne vise pas à remettre en question le rôle de M. Pouyanné en tant que directeur général, mais à introduire une meilleure gouvernance au sein du groupe », affirment Ethos et le FIR dans un communiqué. Selon ces structures, la nomination d’une autre personne que M. Pouyanné au poste de président – c’est-à-dire pour présider le conseil d’administration – contribuerait à « un meilleur équilibre des pouvoirs ». « [Leur] concentration aux mains d’une seule et même personne représente en effet un risque intrinsèque de conflits d’intérêts, dans la mesure où le rôle du conseil d’administration est de s’assurer que la direction générale de l’entreprise est exercée dans l’intérêt des actionnaires et de toutes les parties prenantes. »

« Enjeux climatiques »

Les signataires, désireux d’infléchir les orientations de TotalEnergies, lui reprochent en particulier une « stratégie climatique insuffisante ». Selon eux, « la dissociation des rôles pourrait améliorer le dialogue avec le conseil d’administration sur les enjeux climatiques et de transition ». Durant l’assemblée générale de mai 2023, à l’initiative d’un précédent groupement d’actionnaires, 30 % des votants avaient approuvé une résolution recommandant des objectifs climatiques plus exigeants. Quatre mois plus tard, la major avait pourtant prévu d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 % à 3 % par an sur cinq ans.

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