samedi, mai 4

Des fouilles ont exhumé à Nuremberg, en Allemagne, des centaines de squelettes datant du XVIIe siècle.
Il s’agirait du plus grand cimetière de pestiférés jamais découvert en Europe.
Les étudier donnera des informations précieuses aux historiens sur l’époque.

Des centaines de squelettes ont déjà été exhumés, et les archéologues continuent d’en découvrir. À Nuremberg, en Allemagne, des fouilles entamées en août 2023 en prévision de la construction d’une maison de retraite ont débouché sur une immense surprise cachée sous terre. Alors que les archéologues s’attendaient à trouver les vestiges des fondations de deux bâtiments datant respectivement du XVIIe et du XIXe siècle, ce sont des os que leurs pelles ont dévoilés.

Les travaux d’exhumation des squelettes, qui ont commencé en octobre, sont toujours en cours, et la ville de Nuremberg a récemment raconté la découverte dans un communiqué. Les restes humains d’environ 650 corps ont déjà été exhumés, mais les huit fosses communes qui ont été mises au jour pourraient en abriter plus d’un millier. Il s’agirait de victimes de la Peste noire, mortes en 1632 et 1633. Cette épidémie aurait tué plus de 15.000 personnes à Nuremberg, soit un tiers des habitants de la ville à l’époque.

« Jamais auparavant autant de restes de victimes de la peste n’avaient été découverts nulle part en Europe », écrit le journal allemand Der Spiegel. « C’est un spectacle que les archéologues voient rarement », confie à ce même média l’archéologue Julian Decker, directeur de l’entreprise qui mène les fouilles, décrivant des corps qui « sortent les uns après les autres ».

Des sources d’informations pour les historiens et anthropologues

La période de leur mort a été déterminée grâce à la datation au radiocarbone des os, mais aussi à la découverte de deux pièces de monnaie datant de 1619 et 1621. Selon l’une des responsables des monuments de Nuremberg interrogée dans Der Spiegel, la position et la proximité des cadavres découverts montre qu’ils ont été inhumés en vitesse pour éviter la contagion, et pour gagner de la place.

Autre curiosité de ce chantier : la plupart des ossements ont pris une teinte verte. Cette couleur est en fait due au déversement de déchets d’un moulin à cuivre. Une partie des os est également endommagée, à cause de bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, non loin, dont les ondes de choc ont atteint le cimetière.

Après cette impressionnante découverte, les recherches ne feront que commencer pour archéologues et anthropologues. L’étude des os et des dents devraient en effet apporter des réponses sur la vie des habitants de l’époque, comme leur état de santé ou leur alimentation. Cette « immense opportunité pour la recherche (…) peut nous aider à mieux comprendre la vie et les souffrances des gens au XVIIe siècle », déclare au Spiegel Julian Decker.


JB

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