samedi, mai 18
Des joueuses et joueurs de l’équipe de France de hockey sur gazon lors d’une démonstration au stade Yves-du-Manoir à Colombes (Hauts-de-Seine), le 2 avril 2024.

Pour la première fois, samedi 4 mai, les équipes de France de hockey sur gazon vont tester, en conditions réelles, le stade Yves-du-Manoir, à Colombes (Hauts-de-Seine), où se dérouleront les épreuves des Jeux olympiques (JO) de Paris du 26 juillet au 11 août. Deux duels amicaux face à leurs homologues allemandes, en guise de répétition avant la grand-messe de cet été, dont l’objectif est déjà dans toutes les têtes : viser un quart de finale.

Ambitieux ? « La logique mathématique voudrait qu’on soit éliminés dès la phase de poule », rappelle Frédéric Soyez, directeur de la performance à la Fédération française de hockey (FFH) et entraîneur du groupe masculin. Cela fait plus de cinquante ans que les Bleus n’ont pas pris part au tournoi olympique ; la dernière fois, c’était en 1972 à Munich (Allemagne). Pour l’équipe féminine, c’est bien simple, ce sera une première. Alors oui, forcément, « ça serait incroyable d’aller chercher un quart », résume l’attaquante Yohanna Lhopital.

En tant que pays hôte, la France devait remplir une condition pour valider son billet : que ses équipes atteignent le top 25 mondial au moins une fois depuis la dernière édition des JO, au Japon, en 2021. C’est chose faite, et après des années de désillusions, les Tricolores vont enfin prendre part à un tournoi qui leur a si souvent échappé. En sélection depuis 2011, Viktor Lockwood se souvient : « On faisait les tournois de qualifications, mais sans grand espoir, car on savait qu’on allait forcément tomber sur une grosse équipe et avoir des matchs compliqués », raconte le défenseur de 32 ans. Londres 2012, Rio 2016, puis Tokyo, où un petit but les avait privés de leur rêve. « Tu ne sais pas quand tu vas arrêter ta carrière, si ton corps va tenir… Est-ce qu’une telle chance se représentera ? Tu ne sais jamais en fait. »

Un changement de statut pour les hommes

Ce sont aussi les désillusions qui ont poussé Frédéric Soyez, ex-international et alors entraîneur de l’équipe masculine, à passer la frontière et vivre des Jeux à la tête de la sélection espagnole. Au Brésil, comme dans l’archipel nippon, l’Espagne a rallié les quarts de finale, avant d’être éliminée par l’équipe qui s’est adjugé l’or olympique – respectivement l’Argentine et la Belgique. Il revient, dans l’Hexagone, en 2021, bien décidé à « partager cette expérience » avec les Bleus.

D’autant que ces derniers ont bien progressé, passant de la 20place mondiale en 2014 à la 13e en 2021 – ils sont aujourd’hui 9e ; les Bleues, elles, 20e. « Depuis 2020, nous avons battu des nations du top 5 mondial, comme l’Inde ou l’Australie, qu’on ne battait jamais avant », souligne Viktor Lockwood. Logiquement, leur statut n’est plus tout à fait le même. « Nous sommes désormais considérés comme un vrai outsider », insiste le joueur.

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