jeudi, mai 9

« Je ne vais pas vous dire que je suis ravi d’être là. » Jurant de dire « toute la vérité, rien que la vérité », Yann Barthès, l’animateur producteur de l’émission d’infotainment « Quotidien », diffusée sur TMC (groupe TF1), était auditionné à l’Assemblée nationale, mercredi 27 mars, dans le cadre de la commission d’enquête sur les fréquences de la TNT. D’emblée, le journaliste haut-savoyard a exprimé son insatisfaction « d’être convoqué à la demande de cinq députés du Rassemblement national [RN] ». La requête des élus d’extrême droite avait été acceptée par le président de la commission, Quentin Bataillon (Renaissance, Loire).

« C’est un moment ironique qui nous est donné de vivre ce matin », a opiné Laurent Bon, le coproducteur, avec M. Barthès, de la société Bangumi, étant donné que le Rassemblement national « boycotte, discrédite et agresse les équipes de “Quotidien” depuis des années ». « Cette commission d’enquête n’est pas le lieu d’un règlement de compte avec une quelconque formation politique », leur a répondu, sèchement, le rapporteur Aurélien Saintoul (La France insoumise, Hauts-de-Seine) d’une audition à la sortie de laquelle il est difficile de se dire qu’on a appris quelque chose de neuf.

Se disant « fier » d’animer une émission à la ligne éditoriale aux valeurs « humanistes, antiracistes, de liberté et d’égalité », M. Barthès a listé quelques noms parmi les 600 invités venus sur le plateau de « Quotidien ». Il a donné l’exemple de la venue de l’actrice Judith Godrèche et l’autrice Vanessa Springora – toutes deux visages de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes –, l’avocat et ancien garde des sceaux Robert Badinter, la militante écologiste Greta Thunberg, ou encore l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama. Ancienne figure de Canal+, M. Barthès a par ailleurs expliqué avoir quitté la chaîne en 2016, un an après son rachat par le milliardaire Vincent Bolloré, pressentant « qu’un certain vent tournait ».

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A contrario, pas d’invitation des représentants du RN en plateau : une décision « collective », assumée par les producteurs de l’émission d’infotainment de TMC, tout en faisant valoir que les règles d’équilibre du temps de parole fixées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) étaient, pour autant, « parfaitement respectées ». « Toutes les sensibilités politiques s’expriment dans l’émission. Aucune formation ne subit d’ostracisme », a rebondi Ara Aprikian, directeur général adjoint chargé des programmes de TF1.

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