mercredi, mai 8

Nicole Belloubet s’est exprimée sur BFM-TV, dimanche 18 février, à propos de la mise en place de groupes de niveau au collège souhaitée par son prédécesseur au ministère de l’éducation nationale, Gabriel Attal, aujourd’hui premier ministre. La mesure prévoit que dès la rentrée 2024, les élèves de 6e et de 5e puissent être séparés en sous-groupes en fonction de leur niveau scolaire en français et en mathématiques – les classes de 4e et 3e seront concernées l’année suivante. Une large partie de la communauté éducative critique le projet, autant sur sa pertinence pédagogique que du fait du manque de moyens attribués pour prendre en charge ces sous-groupes dans les classes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Comment les « groupes de niveau » en maths et en français affecteront concrètement les cours dans les collèges

Interrogée à plusieurs reprises par le journaliste Benjamin Duhamel sur son adhésion à la réforme, Nicole Belloubet, qui évite soigneusement d’employer l’expression « groupes de niveau » depuis son arrivée au ministère, a notamment déclaré souhaiter « effectivement que nous puissions travailler en groupes qui correspondent à une prise en charge individualisée des élèves selon leur niveau de compétences, selon leur capacité à agir ».

« Il y aura la possibilité pour chaque classe de prendre en charge des élèves en groupe », a-t-elle ajouté, tout en refusant de confirmer explicitement l’application de la mesure telle que présentée par Gabriel Attal pour la rentrée 2024. « Le nominalisme est une chose, la réalité en est une autre », a lancé Nicole Belloubet face aux relances de Benjamin Duhamel.

« Je refuserai tout système de tri social dans notre collège », a ensuite insisté la ministre en réponse à une critique régulière des groupes de niveau. « On l’évite justement, en travaillant avec les équipes pédagogiques qui, à différentes étapes dans l’année, pourront vérifier comment les élèves d’un groupe qui sont en compétences faibles sur tel niveau sont en capacité de les avoir acquises et de changer de groupe », a-t-elle considéré.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Groupes de niveau au collège : entre colère du monde éducatif et manque de moyens, la ministre Nicole Belloubet sur une ligne de crête

« Suivant la nature des apprentissages à acquérir, tel élève pourrait être dans le groupe, disons en difficulté, sur cette compétence-là, mais en même temps sur une autre compétence, il ne sera pas forcément dans le groupe des élèves en difficulté », a ensuite répété Mme Belloubet. Sur ce sujet, la ministre de l’éducation a enfin confirmé travailler au « recrutement de nouveaux enseignants, dont une partie, évidemment, sera des contractuels », tout en refusant de confirmer l’objectif de 2 000 enseignants supplémentaires pour la rentrée prochaine, évoqué par Gabriel Attal.

87 établissements pour l’expérimentation du port de l’uniforme

Au cours du même entretien, Nicole Belloubet a abordé la question de l’expérimentation en cours sur le port de l’uniforme à l’école en annonçant que 87 établissements s’étaient portés candidats pour y participer, avec l’accord de leur collectivité territoriale de tutelle.

« On ne veut forcer la main à personne, on dit “Tentons cela pour essayer de freiner les discriminations, de donner le sentiment d’appartenance, et surtout accompagnons cette expérimentation par une évaluation” », a dit la ministre.

« Une expérimentation est lancée, nous allons voir ce qu’elle donne », grâce à des équipes d’évaluation indépendantes, qui seront notamment constituées d’universitaires spécialistes des questions d’éducation, a-t-elle ajouté.

Annoncée cet automne par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, l’expérimentation de l’uniforme doit se dérouler dans une centaine d’établissements scolaires en vue d’une éventuelle généralisation en 2026. La date butoir donnée aux collectivités locales pour participer à cette expérimentation, initialement fixée le 15 février, a « évolué » et finalement été « prolongée jusqu’en juin », avait précisé en fin de semaine le ministère de l’éducation.

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences

Découvrir

Les projets d’expérimentation doivent d’abord être débattus au sein des conseils d’école ou conseils d’administration (pour les collèges et lycées), voire lors de consultations plus larges. L’expérimentation peut démarrer avant la rentrée prochaine dans les établissements qui le souhaitent.

Le Monde

Partager
Exit mobile version