jeudi, mai 2

Jamais un dirigeant européen n’avait émis l’hypothèse d’un envoi de troupes au sol en Ukraine.
Emmanuel Macron a brisé un tabou, mais sa position reste isolée.
Dans l’opposition comme chez les alliés occidentaux, sa déclaration a déclenché une levée de boucliers.

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Le 20h

Jusqu’ici, l’option n’avait jamais été sur la table. En ouvrant la porte à l’envoi de troupes au sol en Ukraine, Emmanuel Macron a surpris tout le monde lundi soir : « Rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour quje la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. » Des propos chocs que l’Élysée a précisés mardi. Il ne serait en fait pas question de participer au combat, nous explique un diplomate : « Il s’agirait d’aller sur place pour des activités de déminage, d’entretien d’équipements militaires, etc. »

S’il le pense vraiment, c’est de la folie

Éric Coquerel (LFI)

Emmanuel Macron dit défendre une ambiguïté stratégique, c’est-à-dire rester volontairement flou sur ses intentions tout en montrant les muscles, alors qu’en Ukraine, l’armée de Vladimir Poutine gagne du terrain. Et que sur notre sol déjà, selon les autorités, les cyberattaques russes se multiplient, à cinq mois des Jeux olympiques.

La position de Paris a aussitôt fait réagir le Kremlin. « Ça ne serait pas dans l’intérêt de l’Occident d’envoyer des troupes au sol. ça rendrait le conflit inévitable entre l’Otan et la Russie », a déclaré Dimitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine.

 L’envoi des troupes occidentales, les principaux partenaires de la France n’en veulent pas. Berlin, Rome, Madrid et Washington ont, tour à tour, pris leur distance avec les propos d’Emmanuel Macron aujourd’hui. Et en France, la séance a été animée cet après-midi à l’Assemblée. L’annonce du chef de l’État a provoqué un tollé dans l’opposition. « Monsieur Macron est dans une escalade tous azimuts, a dénoncé Marine Le Pen (RN). Je rappelle qu’envoyer des troupes, c’est envoyer des jeunes gens à la mort. »  « S’il le pense vraiment, c’est de la folie », jugeait de son côté Éric Coquerel (LFI) 

 


La rédaction de TF1info | Reportage Noé Gandillot, Antoine Silberman

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