jeudi, mai 2

En France et dans la société occidentale, les obsèques sont encadrées socialement et légalement.
Mais selon les cultures, les traditions funéraires peuvent être très différentes.
Dans certains pays, certaines pratiques peuvent même étonner voire choquer si l’on n’en connaît pas l’origine.

Organiser ses obsèques de son vivant est vivement conseillé. Cela permet de faire connaître ses volontés, de payer et définir les services à l’avance auprès d’une entreprise de pompes funèbres pour ne pas laisser cette tâche à ses proches. Depuis quelques années, des pratiques plus ou moins originales (message vidéo, cérémonie à thème, tombes ou urnes excentriques…) sont apparues. Mais en France, l’enterrement et le choix de la dernière demeure restent assez encadrés. Seules sont autorisées l’inhumation (enterrement) et la crémation. Les cendres peuvent ensuite être dispersées ou non, mais là encore dans certaines conditions. En revanche, dans d’autres pays, les rites funéraires peuvent être beaucoup plus étonnants. 

Professionnels de la tristesse ou orchestre et décors

En Europe, un enterrement est généralement assimilé à la tristesse, mais aussi parfois à la réserve et à la pudeur. Mais dans d’autres cultures, montrer sa détresse est considéré comme un hommage, la preuve que le défunt va manquer. C’est ainsi que l’on peut trouver des pleureuses professionnelles (plus rarement de pleureurs). Ces acteurs sont payés pour s’effondrer durant les funérailles. On trouve des traces de cette pratique dans de nombreuses civilisations depuis l’Antiquité. De nos jours, la tradition subsiste encore en Chine, mais aussi au sein de certaines ethnies africaines. 

A contrario, d’autres pays connaissent des célébrations très festives pour les morts. Ainsi, à la Nouvelle-Orléans, il n’est pas rare de voir un orchestre de jazz accompagner un cercueil. Généralement, plus la procession avance, plus les airs sont enjoués et les participants sont même invités à danser. Au Ghana, les cercueils peuvent étonner. Le summum y est de se faire construire un cercueil personnalisé, souvent très coloré, en forme d’avion, de bateau, de poulet ou autre. 

Déterrer les morts ou les livrer aux vautours

Dans la culture occidentale, la sépulture est sacrée et sa profanation est un délit. Mais dans certains pays, il n’est pas tabou d’exposer les dépouilles. C’est même une marque de respect. Ainsi, dans la province du Sud-Sulawesi, les Torajas momifient encore parfois les corps, les habillent et les exposent chez eux, presque comme s’ils étaient toujours en vie. La pratique permettait à l’origine de prendre le temps de réunir les fonds nécessaires aux obsèques, particulièrement chères dans cette culture. 

À Madagascar, lors du « Famadihana », les corps sont régulièrement déterrés et transportés par une foule quelques instants avant que leur linceul soit remplacé. Enfin, dans certaines régions d’Asie, les corps sont livrés aux vautours. Dans le bouddhisme tibétain, ces animaux sont considérés comme un instrument de transition entre le monde terrestre et le ciel. La pratique porte le nom de funérailles célestes.


Victor LEFEBVRE pour TF1 INFO

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