lundi, mai 6

Carnet de bureau. Y voir plus clair sur l’emploi. Ce pourrait être le mot d’ordre communiqué en ce début d’année 2024 à l’ensemble des administrations et institutions chargées d’observer ou d’analyser les politiques publiques. Chacun s’efforce en effet d’apporter plus de transparence sur le marché de l’emploi, face aux défis des transitions technologique et environnementale en marche.

Il s’agit d’« assurer la disponibilité des compétences » pour Réseau Action Climat, qui vient ainsi, le 13 mars, de publier une étude réalisée en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, sur le contexte économique dans lequel s’exercent ces transitions. Elle y rappelle la nécessité d’anticiper, de se fixer un cap « suffisamment explicite » pour avancer, et énumère les dispositifs existants pour le faire.

Tout le monde est censé être mobilisé pour ce « chantier du siècle » : les entreprises, les salariés, les territoires. Pour quoi faire ? C’est déjà moins clair. Le rapport recense les initiatives prises par les territoires concernant les mutations de l’emploi liées à la transition écologique et souligne l’importance de la gouvernance locale de l’emploi en transition.

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Les reconversions sont complexes à mettre en œuvre, en témoigne le succès confidentiel des transitions collectives, malgré l’intelligence du dispositif qui permet le passage en douceur de salariés d’un métier où les emplois disparaissent vers un autre où les emplois se multiplient.

Brouillard d’incertitudes

Si les enjeux sont à peu près identifiés, ils diffèrent selon les territoires, vu le poids des filières locales. En Franche-Comté, citée en exemple, « la région a déployé une feuille de route pour accompagner les mutations de la filière [automobile]. L’industrie automobile emploie plus de 20 000 personnes dans la région, avec des effectifs en diminution de 30 % de 2007 à 2018 ». L’Urssaf Franche-Comté, qui tente aussi de son côté d’éclairer l’évolution du marché du travail, vient d’annoncer avoir lancé, fin 2023, un projet expérimental de « cartographie interactive des emplois » pour « mieux appréhender les mutations ».

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Les estimations du nombre d’emplois bousculés par la transition écologique varient de 200 000 à plus de 1 million de créations et 800 000 destructions, indique Réseau Action Climat. Mais ce chiffrage « ne vaut pas prévision », précise le rapport. Un commentaire qui, à lui seul, donne une idée de l’épaisseur du brouillard d’incertitudes qui vont bien au-delà de l’aspect quantitatif de l’emploi.

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