samedi, mai 18
Relais de la flamme olympique devant le Parlement grec, à Athènes, en avril 2024.

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.

La question de la semaine

« Bonjour. Je me souviens que l’un de vos invités du podcast avait dit qu’il pensait que d’un point de vue climatique, c’était une erreur d’accueillir les Jeux olympiques à Paris et j’avais trouvé ça excessif. Mais ça m’a fait réfléchir sur l’impact (…) des Jeux. Est-ce qu’il est possible pour les JO de viser la neutralité carbone ? » (Question posée par Fred à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr)

Ma réponse : Non, il n’est pas possible pour les Jeux olympiques de Paris 2024 d’atteindre la « neutralité carbone », c’est-à-dire d’avoir un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre générées par les JO et l’absorption du carbone de l’atmosphère par les puits de carbone. D’ailleurs, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) a revendiqué un temps cet objectif avant de l’abandonner, le jugeant peu réaliste. (L’épisode auquel vous faites référence est un épisode sur l’adaptation au changement climatique, que vous pouvez réécouter en cliquant ici)

1/Quel est l’objectif climatique que se fixent les Jeux ?

Après avoir promis dans un premier temps une « contribution positive » au changement climatique, et des Jeux « neutres en carbone », le Cojop a renoncé à ces appellations, jugées floues et peu sérieuses par de nombreux experts. Ce revirement de communication est bien expliqué dans cet article de mon collègue Stéphane Mandard.

Les JO de Paris se sont dotés d’un « budget carbone » : un total de 1,5 million de tonnes de CO2 à ne pas dépasser, soit une baisse de 55 % par rapport à la moyenne de Rio de Janeiro et de Londres. Les Jeux vont donc émettre beaucoup de CO2 – l’équivalent de 150 000 Français en un an –, mais essayent surtout d’être plus raisonnables que d’autres. Pour changer vraiment la donne, il faudrait repenser la manière dont les JO sont organisés, avec une centralisation dans une seule ville de toutes les épreuves, estiment plusieurs experts.

2/Quel sera leur bilan carbone réel ?

On ne sait pas encore. En théorie, les organisateurs estiment que l’impact carbone des JOP est divisé en trois parties : 34 % pour les déplacements des spectateurs, des athlètes et des officiels, 33 % pour la construction et 33 % pour les opérations (dont la restauration, la logistique, etc.). Un rapport publié en avril par Eclaircies et Carbon Market Watch analyse en détail ces trois engagements. Il explique de manière très claire que des efforts certains ont été faits sur la construction – peu de nouveaux bâtiments, c’est peu d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaires. Sur la restauration, un véritable effort est prévu pour proposer des options végétariennes avec un approvisionnement local.

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