En 2023, les internautes ont signalé quelque 211 543 contenus illicites en ligne sur la plate-forme dédiée, Pharos, contre 175 924 en 2022. Une hausse principalement due aux contenus antisémites, a affirmé mardi 27 février le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, devant le Sénat.
Ces signalements concernent essentiellement « du contenu pédophile ou d’atteinte aux enfants » tandis que ceux portant sur l’apologie du terrorisme sont « en fait assez peu nombreux », a ajouté M. Darmanin devant la commission des lois.
Quant à la hausse remarquée en 2023, elle est « à 90 % due aux signalements [de contenus] antisémites » en ligne, a assuré le ministre, en déplorant : « Nous n’arrivons pas à faire entendre raison aux grandes plates-formes [, qui] doivent évidemment intensifier leur travail de modération des contenus haineux ».
Beaucoup moins de modération
Sur ce point, il y a « un problème très important singulièrement avec la plate-forme X-Twitter », sur laquelle se trouvaient « 75 % des contenus apologétiques ou antisémites », a ajouté M. Darmanin, puisqu’« il y a beaucoup moins désormais de modération avec la nouvelle politique de son dirigeant ». Le ministre a regretté qu’« il n’y ait pas l’équivalent d’Arcom pour les réseaux sociaux », qui sont « parfois plus efficaces dans la propagande que certaines chaînes d’information ».
Faisant état de « plus de 12 000 signalements » pour antisémitisme sur la plate-forme Pharos « en lien avec le conflit » entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre, M. Darmanin a déploré une année « particulièrement dramatique » avec « une augmentation qui n’a pas d’équivalent » des actes antisémites (1 676 actes, soit une hausse de 284 %, comme l’a révélé le Conseil représentatif des institutions juives de France à la fin de janvier). En début d’année 2024, les actes antisémites ont connu une « décrue relative », a assuré le ministre, sans toutefois donner de chiffres.
En 2023, les actes antichrétiens ont baissé de 7 %, à 854, et les actes antimusulmans augmenté de 29 %, à 242. Mais « il y a un continent caché aussi d’actes antimusulmans », qui sont « souvent » l’œuvre de « militants d’ultradroite », a-t-il estimé lors des questions-réponses. Déplorant un « antisémitisme d’atmosphère », il a également estimé que « la complaisance que nous avons tous eue collectivement avec les Frères musulmans est coupable ».
