dimanche, mai 19
La tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européeenes, Valérie Hayer (au centre), entourée, notamment, de l’ex-première ministre Elisabeth Borne, d’Edouard Philippe (Horizons), du chef du gouvernement, Gabriel Attal, et de François Bayrou (MoDem), à Paris, le 30 avril 2024.

Le programme se veut exhaustif avec 48 propositions. Mais sa tonalité empreinte de gravité est à sens unique. Lundi 6 mai, l’équipe de campagne de Valérie Hayer présentait son programme pour les élections européennes du 9 juin. Devant une dizaine de ses colistiers, la tête de liste de la majorité présidentielle s’est mise au diapason du discours prononcé à la Sorbonne par le président de la République, Emmanuel Macron, le 25 avril. « Nous devons être lucides aujourd’hui sur le fait que notre Europe est mortelle, elle peut mourir », avait notamment déclaré le chef de l’Etat. Dix jours plus tard, voilà sa déclinaison programmatique « pour que l’Europe ne meure pas », selon Valérie Hayer.

Proposition phare du camp Macron : la création d’un fonds de soutien aux industries européennes de la défense, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine et d’un hypothétique désengagement militaire des Etats-Unis en cas de victoire de Donald Trump, lors de l’élection présidentielle de novembre prochain.

L’ambition est de lever 100 milliards d’euros grâce à un emprunt, via la Banque européenne d’investissement. Une « préférence européenne » sera inscrite dans le droit communautaire afin que les commandes d’armements soient passées auprès d’industriels continentaux. L’objectif est d’atteindre « une autonomie stratégique » qui « nous permette de dissuader les agresseurs de s’en prendre à l’Union européenne », a résumé l’eurodéputée (Horizons) et porte-parole de la campagne, Nathalie Loiseau, également référente sur les questions de défense. A terme, le budget militaire de chaque Etat doit être porté à 2 % de son produit intérieur brut d’ici à 2025 et à 3 % d’ici à 2030.

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Mais la menace qui pèse sur l’Union européenne (UE) n’est pas seulement militaire. Elle est également d’ordre économique, avec « des partenaires qui ne connaissent que le rapport de force » et « des puissances qui veulent nous diviser et nous fragmenter », a appuyé l’eurodéputée (MoDem) sortante Marie-Pierre Vedrenne, porte-parole de la campagne et spécialiste des accords de libre-échange. Pour y remédier, au Parlement européen, le groupe Renew – dans lequel sont rassemblés les élus de la majorité – propose de mettre en place « un bouclier commercial européen », dont le bras armé serait un « Frontex sanitaire » – en référence à l’agence de l’UE de gardes-frontières et de gardes-côtes –, chargé de veiller au respect des « clauses miroirs » environnementales et sanitaires par les partenaires commerciaux des Vingt-Sept.

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