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Mathieu Van der Poel à l’issue du Tour des Flandres, à Audenarde (Belgique), le 31 mars 2024.

Cette fois, il n’y avait pas de Tadej Pogacar ou de Wout van Aert pour contrarier ses plans. Intouchable, Mathieu Van der Poel a remporté, dimanche 31 mars, le Tour des Flandres pour la troisième fois de sa carrière, après ses deux premiers succès en 2020 et 2022. En levant les bras pour la troisième fois sur la ligne d’arrivée du Ronde, à Audenarde (Belgique), le Néerlandais égale le record de victoires sur la classique flandrienne, détenu désormais par sept coureurs.

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Van der Poel aura l’occasion d’en remporter d’autres, parce qu’il n’a que 29 ans mais, aussi et surtout, parce qu’il est incontestablement le meilleur coureur de Monuments (les plus grandes classiques) du moment. Dimanche, l’absence de son meilleur ennemi, Wout van Aert – victime d’une lourde chute lors d’A travers la Flandre, mercredi, le Belge sera convalescent pendant plusieurs semaines –, lui a bien évidemment facilité la tâche. Mais rien ne dit que l’issue n’aurait pas été similaire avec Van Aert.

La victoire de Van der Poel sur l’E3 Saxo Classic, vendredi 22 mars, aura donc été un signal envoyé à la concurrence. Une annonce même, au regard du scénario des deux courses. Lors du « mini-Ronde », Van der Poel s’était imposé après un raid solitaire de 43 kilomètres. Dimanche, c’était 45. La différence, le petit-fils de Raymond Poulidor l’a faite sur 600 mètres, sans réellement attaquer, mais grâce à un coup de pédale plus puissant que les autres.

Lancé à la poursuite d’Ivan Garcia Cortina (Movistar), le peloton a vu l’Espagnol planté sur les pavés glissants dans l’ascension du Koppenberg. Tous ont alors patiné, obligés de mettre un pied à terre. Hormis Van der Poel et Matteo Jorgenson (Visma-Lease a bike), en pleine confiance après sa victoire sur A travers la Flandre mercredi. « Je voulais faire la différence dans le Koppenberg. Je voulais être seul au sommet », a précisé Van der Poel après la course.

Van der Poel sera le favori de Paris-Roubaix

Face à la volonté du Néerlandais, Jorgenson n’aura finalement pas tenu le rythme bien longtemps, rapidement distancé. En moins de 15 kilomètres, le coureur d’Alpecin-Deceuninck a creusé un écart de plus d’une minute et trente secondes sur ses poursuivants. Un gouffre impossible à combler quand le leader s’appelle Van der Poel. Ce dernier a finalement remporté la course avec une minute et trois secondes d’avance, devant Luca Mozzato (2ᵉ, Arkéa-B & B Hotels) et Nils Politt (3ᵉ, UAE Emirates).

Sans Van Aert, le Néerlandais devait tout de même se méfier de certains ambitieux, à l’image de Mads Pedersen. Vainqueur à Gand-Wevelgem au sprint, dimanche 24 mars, devant Van der Poel, le Danois espérait réaliser le même coup, malgré sa lourde chute lors d’A travers la Flandre en milieu de semaine. Momifié pour soigner ses blessures, Pedersen est le premier des favoris à avoir animé la course, en attaquant à 100 kilomètres de l’arrivée, dans le Molenberg.

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Il y est retourné à plusieurs reprises, pour tenter de déstabiliser Alpecin-Deceuninck, l’équipe de Van der Poel, identifiée comme la plus grosse faiblesse de ce dernier. Sans paniquer, le Néerlandais est revenu sur un groupe de sept coureurs en tête de la course dans le Valkenberg, avant de lâcher tout le monde 40 kilomètres plus loin. « Ma saison est déjà un succès. Quand vous gagnez le Tour des Flandres avec le maillot de champion du monde, c’est un rêve devenu réalité », a savouré Van der Poel.

Après avoir joué les équipiers modèles lors du premier Monument de la saison, en mettant de côté ses ambitions pour aider Jasper Philipsen à remporter Milan-San Remo, Van der Poel a retrouvé son rôle de leader et de glouton des classiques. Dans une semaine, il sera de nouveau le grand favori, cette fois pour la 121ᵉ édition de Paris-Roubaix, course qu’il a remportée pour la première fois en 2023. En cas de victoire, il deviendrait le treizième coureur à remporter l’Enfer du Nord à la suite du Tour des Flandres lors d’une même saison.

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Les Tricolores ont, eux, été à la peine ce dimanche. Le premier d’entre eux est Valentin Madouas (Groupama-FDJ), qui nourrissait de grandes ambitions après avoir fini 3e de l’épreuve en 2022. Mais le porteur du maillot de champion de France n’a fini que 16e, à 2 min et 2 s de Van der Poel.

Elisa Longo Borghini neuf ans après

L’Italienne Elisa Longo Borghini a, elle, remporté le Tour des Flandres femmes ce dimanche, neuf ans après sa première victoire dans le Ronde. Déjà sacrée en 2015, l’Italienne de 32 ans de l’équipe Lidl-Trek a battu au sprint la Polonaise Katarzyna Niewiadoma et sa coéquipière néerlandaise Shirin van Anrooij.

« Cette victoire est très différente de celle d’il y a neuf ans. Je suis plus mature, j’étais encore une enfant à l’époque. Là, je vais savourer bien plus. Le Tour des Flandres compte beaucoup à mes yeux, a réagi la championne d’Italie. Faire première et troisième dans une course comme celle-là est une grande performance pour l’équipe. Je n’aime pas la pluie, mais il faut croire qu’elle me réussit bien. »

Comme chez les hommes, la course s’est jouée en grande partie sur les pavés détrempés du Koppenberg où plusieurs favorites ont glissé et ont dû mettre pied à terre. Dont la championne du monde belge Lotte Kopecky, qui visait une troisième victoire consécutive dans le Ronde mais n’a finalement terminé qu’à la cinquième place, à neuf secondes de Borghini, juste derrière la légende néerlandaise Marianne Vos.

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