jeudi, mai 2
La ministre de la culture, Rachida Dati, au Musée du Luxembourg, à Paris, le 11 mars 2024.

« Où en est-on ? Cela fait deux mois que Rachida Dati a été nommée ministre de la culture… Oui, c’est une question que je me pose : où en est-on ? » Il y a encore quinze jours, Catherine Dumas, la sénatrice qui a remplacé Rachida Dati à la tête du groupe Les Républicains (LR) au Conseil de Paris, était bien embêtée en tentant d’esquisser un état des lieux de la droite dans la capitale. Car c’est peu de dire que la nomination surprise de la nouvelle ministre de la culture, en janvier, a perturbé son camp à deux ans des élections municipales. « Il y a eu un effet de sidération, confirme Catherine Dumas. On n’a pas été prévenus avant… C’est un moment complexe. Mais il faut que le travail continue. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Rachida Dati confirme qu’elle sera candidate à la Mairie de Paris en 2026

Rachida Dati, qui a confirmé son ambition municipale pour Paris, sera-t-elle, en 2026, la candidate de LR ? Deviendra-t-elle celle de Renaissance ? Des deux en même temps, puisque son entrée au gouvernement renforce l’hypothèse d’une alliance entre le camp macroniste et la droite locale, alors même qu’Eric Ciotti, le président de LR, sidéré lui aussi et surtout très furieux, a estimé, le 11 janvier, que la nomination de Rachida Dati la plaçait « en dehors de [leur] famille politique » ?

Rachida Dati est arrivée, tout sourire, le 6 février, lors du dernier Conseil de Paris, qui constituait sa première apparition officielle à l’échelle locale depuis sa nomination. Un passage à la buvette, un petit mot pour chacun, même pour ses adversaires de gauche – sauf pour la maire (socialiste) de Paris, Anne Hidalgo, évidemment. Quelques heures après cette nomination ministérielle, le risque d’implosion du groupe LR était réel, mais « l’atmosphère est revenue à la normale, ajoute David Alphand, proche de Rachida Dati au Conseil de Paris. Chacun ayant conscience qu’une division au sein de notre groupe aurait des conséquences mortifères. Une forme d’intelligence collective s’est mise en place ».

« Tête de file pressentie »

Officiellement, la maire du 7e arrondissement reste bien membre du groupe LR et apparentés et, de par son poids politique et sa notoriété, première opposante d’Anne Hidalgo. Officiellement, aucune procédure d’exclusion n’a été engagée par Les Républicains contre elle. « Rachida Dati était notre tête de file pressentie, ça n’a pas changé en quinze jours », appuie Catherine Dumas. D’ailleurs, lors d’une réunion qui s’est déroulée à huis clos en marge du Conseil de Paris, personne, parmi la cinquantaine d’élus LR présents, n’a exprimé la moindre réserve : « Tout le monde est d’accord, selon David Alphand. Rachida Dati représente la meilleure carte pour battre Anne Hidalgo. »

Il vous reste 64.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version