jeudi, mai 9

L’Agence régionale de santé en Corse a annoncé mercredi la présence de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo sur le territoire.
Le virus a été détecté sur des tiques, susceptibles de le transmettre à l’homme.

C’est une découverte qui incite à une grande vigilance. Si la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) était déjà présente en Corse depuis plusieurs années, le virus n’avait jusque-là été détecté que sur les élevages bovins. L’Agence régionale de santé en Corse annonce désormais sa présence sur des tiques du territoire avec un risque de transmission à l’humain, confirmant une information de nos confrères du Point. « Ce qui est nouveau, c’est la détection de la maladie chez les tiques, insectes vecteurs et donc rendant la maladie potentiellement transmissible à l’homme », résume ainsi l’ARS dans un communiqué daté du 24 avril.

L’agence sanitaire rappelle que les professionnels de santé et les élus ont été sensibilisés « à ce risque de pathologies émergentes » dès le mois de mars, « dans le cadre de la veille sanitaire », via une lettre d’information. Pour rappel, dans son bulletin mensuel du mois de mars, l’ARS indiquait effectivement qu’« un nouveau risque est identifié sur le pourtour méditerranéen avec la détection pour la première fois en 2023 du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo sur des tiques du sud de la France. » À l’échelle nationale, dès l’été 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait alerté dans un rapport sur les risques des tiques Hyalomma, qu’« une émergence (de la fièvre de Crimée-Congo) en France est possible ». 

Vecteur de nombreux agents pathogènes, dont le virus de la fièvre de Crimée-Congo (FHCC), la tique Hyalomma est originaire d’Afrique et d’Asie. Introduite principalement par des oiseaux migrateurs venant d’Afrique, cette tique est présente en Corse depuis plusieurs décennies, et sur le littoral méditerranéen depuis 2015. Une dizaine de cas humains autochtones de cette fièvre ont ainsi été rapportés en Espagne depuis 2013, dont certains ont entraîné le décès du malade, observe l’agence.

Pour rappel, pour se prémunir contre les piqûres, des vêtements longs en forêt ou dans des herbes hautes et une vigilance sont préconisés. Cela vaut d’autant plus que, contrairement à ce qui existe pour les moustiques, aucun dispositif de surveillance nationale n’est organisé pour ces acariens qui représentent pourtant les plus importants vecteurs d’agents pathogènes responsables de maladies graves pour l’Homme.


Audrey LE GUELLEC

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