jeudi, mai 9

Acteur associatif indépendant, l’Observatoire international des prisons (OIP) − section française, connaît de sérieuses difficultés financières susceptibles de réduire considérablement sa capacité d’intervention et d’action.

Infatigable défenseur des droits humains, l’OIP nous rappelle, depuis plus de vingt-cinq ans, que la personne privée de liberté doit être considérée comme un citoyen ou une citoyenne à part entière, détenteur de droits et de dignité. Sa peine est la privation de liberté, pas les traitements inhumains et dégradants que vivent aujourd’hui une grande majorité des personnes incarcérées en France.

Jour après jour, l’OIP s’emploie à informer, à documenter et à sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur les manquements aux droits fondamentaux, à mener des actions judiciaires pour les faire cesser, et à accompagner les personnes détenues dans la compréhension et l’accès à leurs droits.

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Conditions indignes de détention sanctionnées à plusieurs reprises par des juridictions nationales et internationales saisies par l’OIP, niveau record de surpopulation carcérale amplifiant les nombreuses atteintes aux droits, banalisation de la peine de prison censée être l’ultime recours, etc., la situation ne cesse de se détériorer.

Carences à un niveau dramatique

Vingt-deux heures sur vingt-quatre, une majorité des personnes détenues est enfermée à deux, voire trois, dans des cellules insalubres de 9 mètres carrés, et près de trois mille sont contraintes de dormir sur des matelas à même le sol. Les carences en matière d’accompagnement, d’accès aux soins et d’activités contribuant à la réinsertion sont à un niveau dramatique.

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Garde-fou essentiel contre toutes les formes d’abus et d’arbitraire subies par les personnes détenues, l’OIP rencontre aujourd’hui des difficultés financières majeures dans un contexte général de fragilisation de l’ensemble du secteur associatif. Les financements publics représentent une très faible part de ses ressources (moins de 20 % en 2023) et la mobilisation pour obtenir d’autres financements pérennes constitue un enjeu de tous les instants pour l’association.

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Une société se juge à l’état de ses prisons, clamait Albert Camus. Combien de temps encore feindrons-nous d’ignorer que les personnes détenues ont vocation à réintégrer notre société ? En soutenant l’OIP, nous agissons collectivement pour la dignité et les droits humains !

Les dix premiers signataires : Ariane Ascaride, comédienne ; Julie Couturier, présidente du Conseil national des barreaux ; Marie Darrieussecq, écrivaine ; Jean-Marie Delarue, ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté ; Annie Ernaux, écrivaine ; Pierre Hoffman, avocat, bâtonnier de Paris ; Nancy Huston, écrivaine ; Henri Leclerc, avocat honoraire, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme ; François Morel, acteur, chroniqueur ; Bruno Solo, comédien.

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