dimanche, mai 5
Le gardien Emiliano martinez lors des tirs au but du quart de finale de Ligue Europa Conférence, entre Lille et Aston Villa, le 18 avril 2024 à Villeneuve-d’Ascq (Nord).

Comme un air de déjà-vu. De nombreux supporteurs français ont dû avoir une remontée de souvenirs de l’hiver 2022, et la funeste séance de tirs au but ayant abouti au sacre de l’Argentine lors de la Coupe du monde au Qatar, jeudi 17 avril. Sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord), le protagoniste de cette séquence était à nouveau de sortie : le gardien international argentin Emiliano Martinez. Au terme d’une irrespirable séance de tirs au but, « Dibu » a permis à son équipe d’Aston Villa d’éliminer le Lille olympique sporting club (LOSC), qui avait pourtant refait son retard du match aller, et de se hisser dans le dernier carré de la Ligue Europa Conférence (2-1, 3-4 aux tirs au but).

« Emiliano Martinez est le seul joueur à recevoir deux cartons jaunes dans un match, et à ensuite aller remporter une séance de tirs au but ! » Comme les commentateurs anglais de la chaîne TNT Sport, tous les spectateurs de la rencontre ont peiné à comprendre comment le portier des « Villans » a pu rester sur le terrain après avoir écopé lors de la séance de tirs au but d’un carton jaune pour provocation. Le second, après celui reçu pendant la partie.

L’occasion pour tous les amateurs de football de découvrir un règlement rarement employé : les tirs au but ne sont pas considérés comme faisant partie du temps réglementaire d’un match. Par conséquent, les cartons reçus lors de la rencontre ne sont pas pris en compte pendant les séances.

Une élimination cruelle pour les Dogues

Auteur de deux arrêts – sur le premier tir de Nabil Bentaleb, et le dernier, de Benjamin André –, le champion du monde argentin s’est une nouvelle fois illustré lors d’une séance de tirs au but. Quand bien même il a été victime de la modification des règlements que son comportement a provoqué : à l’été 2023, les instances du football ont décrété que les gardiens ayant la fâcheuse habitude de jouer avec les nerfs de leurs adversaires lors de ces séances ne pourraient plus le faire. Une « loi Dibu Martinez » dont ce dernier a fait les frais lundi, averti après avoir tenté (et réussi) de déstabiliser le premier tireur lillois.

Si Aston Villa poursuit sa route et rallie le dernier carré de la troisième compétition continentale, pour les Lillois, l’élimination est cruelle. Car les hommes de Paulo Fonseca, battus (2-1) à l’aller, ont tout fait pour prolonger leur campagne européenne. Auteurs d’une performance de haut vol, les partenaires de Jonathan David ont rapidement refait leur retard, par Yusuf Yazici (15e), avant que Benjamin André n’inscrive un deuxième but, synonyme alors de qualification (68e). Portés par un public bouillant, mordants et inspirés, les Dogues ont dominé l’actuel quatrième de la Premier League anglaise jusqu’à la 87e minute.

Sur leur seul moment d’absence de la partie, et une balle relâchée par le portier lillois, Lucas Chevalier, les Nordistes ont vu le latéral d’Aston Villa, Matty Cash, inscrire un but, dévié, qui nourrira leurs regrets. Car les partenaires de Benjamin André ne sont pas parvenus à faire la différence pendant la prolongation, avant d’échouer aux tirs au but face au parfait antihéros « Dibu » Martinez.

Accueilli par une bronca à ses premiers pas sur la pelouse – les premiers, en France, depuis la finale de la Coupe du monde 2022 –, et hué à chacune de ses prises de balle, le gardien argentin a ajouté, jeudi, une ligne a sa réputation d’ennemi public numéro un sur les pelouses hexagonales. A jamais « Vilain » pour les Français, le portier s’est mué en héros pour Aston Villa, qu’il a porté en demi-finales continentales, en cette semaine ayant vu l’élimination d’Arsenal et de Manchester City en Ligue des champions. Pour le LOSC, qui disputait son premier quart de finale européen, même s’ils ont cru au dernier carré, l’aventure s’arrête.

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