samedi, mai 18
L’animatrice belge Charline Vanhoenacker, en février 2022 à Paris.

L’animatrice Charline Vanhœnacker a lancé dimanche 5 mai son émission hebdomadaire sur France Inter en l’absence de Guillaume Meurice, mis à pied par Radio France et dont elle a pris la défense, en dénonçant l’extrême droite et en tournant en dérision la direction du groupe.

L’humoriste a été suspendu jeudi dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benyamin Nétanyahou tenus fin octobre.

Une plainte pénale avait été déposée contre lui à la suite de ces propos, l’accusant d’antisémitisme, mais elle a été classée sans suite. Guillaume Meurice, convoqué le 16 mai, a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de nombreux responsables de gauche, après cette mise à pied.

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Guillaume Meurice, dont la place habituelle dans le studio a été symboliquement laissée vide, « n’a pas le droit d’être avec nous ce soir, Inter l’a envoyé en internat pour le remettre dans le droit chemin », a ironisé Charline Vanhœnacker.

« Cette chronique a été relue par un avocat »

« Certains d’entre vous se demandent pourquoi on n’est pas en grève. On est des spécialistes de la grève, on les a toutes faites depuis dix ans et on connaît les règles : préavis de cinq jours à Radio France. Vous voudriez pas qu’en plus on se mette hors-la-loi ? », a-t-elle ajouté. « Comme l’extrême droite a décidé de nous faire taire ce soir, on ne va tout de même pas leur laisser ce plaisir », a poursuivi l’animatrice, réservant plusieurs piques au groupe public. « Je rassure nos dirigeants à Radio France, cette chronique a été relue par un avocat parce que, comme je sens bien que les ressources humaines sont très débordées à virer des collègues, je leur évite des réunions inutiles ».

« A force de passer plus de temps aux ressources humaines et à la police judiciaire qu’à écrire des blagues, on va finir par donner raison aux gens qui disent que l’argent public est mal dépensé », a-t-elle déroulé. « En matière de liberté d’expression, même s’il faut monter sur le terrain sur une seule jambe et les yeux bandés, on va le jouer ce match, a-t-elle promis. La solidarité, ça existe encore, et c’est la meilleure défense ».

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Le Monde avec AFP

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