dimanche, mai 5

Marguerite Sutter a grandi aux Grésilles, un quartier populaire du nord-est de Dijon. Elle a vu la construction des grandes barres dans les années 1950, puis leur destruction dans les années 2000. Elle a vu l’arrivée des rapatriés d’Algérie puis des immigrés espagnols et polonais. Elle se souvient encore du bruit des bombes en 1944, « qui ont heureusement épargné le centre historique », précise celle qui organise les visites de l’église Sainte-Bernadette, édifice du XXe siècle conçu par l’architecte Joseph Belmont et classé au titre des monuments historiques.

« J’aime beaucoup cette église, dont j’ai assisté à la construction ; j’étais ici en 1964. C’est un bâtiment très simple et peu coûteux, en acier et en béton, avec de grandes baies vitrées et un chemin de verre qui fait le tour de l’enclos », ajoute-t-elle. A l’image de cette église, Marguerite Sutter aime ce qu’est devenue sa ville : « J’ai connu Dijon grise et triste, elle s’est embellie ces vingt dernières années. »

Même son de cloche chez les habitués du bar Chez nous, en plein cœur de Dijon, à côté des halles datant de 1875 : la piétonnisation et les travaux d’embellissement du centre historique font l’unanimité avec le Musée des beaux-arts, quand la Cité internationale de la gastronomie et du vin, inaugurée en 2022, doit encore gagner en notoriété. C’est dans la minuscule cuisine de ce lieu atypique, où se mélangent locaux et touristes, que Rachel Prost-Duprat concocte des plats savoureux et bon marché.

A quelques ruelles de là, la maison Millière, une belle bâtisse du XVe siècle, est devenue une boutique-salon de thé qui propose notamment la trilogie dijonnaise : moutarde, cassis et pain d’épices. « La rue de la Chouette, où nous sommes installés, était austère, raconte Jean-François Lieutet, le propriétaire. Nous avons de la chance de vivre aujourd’hui au milieu d’un patrimoine exceptionnel et réinventé, dans une ville vivante et à taille humaine. »

Il est agréable de déambuler dans le centre de Dijon, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Climats du vignoble de Bourgogne. « Nous avons commencé par chasser la voiture et choisi de remettre en valeur la pierre. C’était une ville sans terrasses, fermée sur elle-même. Les vingt kilomètres de tramway ont également modifié l’urbanisme », résume le maire, François Rebsamen.

Cette ville minérale a pour spécificité de ne pas être traversée par une rivière. On appréhende mieux Dijon au sommet de la tour Philippe-le-Bon, dans le palais des ducs et des Etats de Bourgogne. De la plate-forme, on repère les nombreux clochers et les monuments emblématiques, comme la cathédrale Saint-Bénigne, à la toiture en tuiles vernissées de Bourgogne rouges, bleues et vertes formant des motifs géométriques, et la tour-lanterne de Notre-Dame de Dijon, dont la façade est ornée de chimères.

Il vous reste 62.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version