samedi, mai 4

Un ancien médecin généraliste, jugé pour un viol et des atteintes sexuelles sur plusieurs patientes, a été condamné, vendredi 19 avril, à onze ans de réclusion criminelle avec mandat de dépôt par la cour criminelle de Châteauroux.

La cour a assorti la peine de Jacques Olsina d’une amende de 10 000 euros et d’une interdiction définitive d’exercer la médecine. Les vingt-quatre victimes sont essentiellement des femmes placées sous curatelle.

Pour Sébastien Robin, un des avocats de deux plaignantes qui se sont constituées parties civiles, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), « il n’est pas certain que toutes les victimes soient présentes », les enquêteurs « n’ayant a priori pas réussi à remonter avant 2010-2011 ». L’affaire a démarré à la suite du signalement d’un représentant légal d’une des victimes, en 2020.

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Une des femmes a dénoncé un viol

Lors de leurs auditions, les victimes ont évoqué des attouchements de l’ancien médecin généraliste sur la poitrine et le sexe lors d’examens médicaux, entre décembre 2013 et décembre 2020. Une des femmes a dénoncé un viol, dont les enquêteurs ont retrouvé trace de la vidéo.

Lors des perquisitions au cabinet médical, les enquêteurs ont découvert dans le matériel informatique des vidéos compromettantes de patientes, filmées à leur insu, avec un téléphone portable pendant la consultation médicale. Ces vidéos sont « particulièrement insoutenables », selon Sébastien Robin.

Le généraliste demandait à ses patientes, qui présentaient une certaine fragilité psychologique, de se masturber ou de prendre des positions explicites alors que le rendez-vous ne s’y prêtait pas, selon une source judiciaire.

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« On frôle l’écœurement »

« Dans l’esprit de ces femmes, c’était : “C’est le docteur qui demande, donc s’il demande c’est qu’il faut le faire” », a expliqué M. Robin. « On frôle l’écœurement », a déclaré Christel Jousse, autre avocate de la partie civile.

Pour l’avocate Alexia Augereau, « les victimes avaient besoin de comprendre son geste et cette demande n’a pas vraiment été satisfaite ». « L’accusé reconnaissait les faits de façon superficielle ; il n’avait fait aucun travail d’introspection », a-t-elle poursuivi.

« Il culpabilise énormément, il a honte et ne comprend toujours pas comment il a pu faire ça », a assuré Pascaline Courthes, qui assure la défense de l’ancien médecin.

La cour criminelle examinera les demandes de réparations des victimes le 15 novembre.

Le Monde avec AFP

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