mardi, mai 21
Le Memorial ACTe, en Guadeloupe, le 26 octobre 2019.

Laurella Yssap-Rinçon, ancienne directrice du musée mémoriel de l’esclavage en Guadeloupe, accusée de favoritisme, a été condamnée, mardi 30 avril, à un an d’emprisonnement avec sursis, conformément à ce qu’avait requis le parquet le 23 janvier. Elle a également été condamnée à 10 000 euros d’amende, une inéligibilité de deux ans et autant d’interdiction de l’exercice d’un emploi dans la fonction publique, a annoncé le président du tribunal.

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Le tribunal a déclaré « irrecevable » la constitution de partie civile du Memorial ACTe, consacré au souvenir de la traite et de l’esclavage, à Pointe-à-Pitre, qui avait demandé plus de 900 000 euros. Interrogée par l’Agence France-Presse après le rendu de la décision, Laurella Yssap-Rinçon s’est refusée à tout commentaire. Elle a cependant déclaré à Guadeloupe La 1ère « avoir fait appel ».

Cela fait un long moment que les affaires au Memorial ACTe sont sous le feu des projecteurs : depuis 2021, de nombreux conflits existent au sein de l’établissement, notamment entre l’ex-directrice et le président actuel de son conseil d’administration, Ary Chalus, également président de région. Ce dernier avait lancé plusieurs procédures de révocation à l’encontre de Mme Yssap-Rinçon, plusieurs fois retoquées par le tribunal administratif, avant son renvoi devant le tribunal correctionnel pour atteinte aux marchés publics.

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Enquête du PNF

En novembre 2023, un rapport de la chambre régionale des comptes avait étrillé la gestion du musée, pointant du doigt de nombreuses défaillances : « comptes insincères », « ingérence de la région » dans un de ses établissements satellites et absence de projet scientifique dans un musée qui « ne répond pas aux ambitions » de l’établissement, qui visait à faire de la Guadeloupe le centre mondial de la recherche sur la traite négrière.

Ce rapport a donné lieu, un mois avant sa publication, à un cinglant réquisitoire du procureur financier auprès de la Cour des comptes. Depuis 2019, le Memorial est également sous la coupe d’une enquête du Parquet national financier au sujet des marchés liés à sa construction, pour lequel le musée a fait appel à des dizaines de millions d’euros de subventions européennes.

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Le Monde avec AFP

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