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Lors du rassemblement en hommage à Shemseddine, à Viry-Châtillon (Essonne), le 12 avril 2024.

Sur la banderole, un soleil. « Shems » en arabe – c’est ainsi que ses proches le surnommaient. Et, en lettres noires, ces mots : « Repose en paix, Shemseddine ». Ce vendredi 12 avril, deux mille personnes se sont rassemblées à Viry-Châtillon (Essonne) pour rendre hommage à cet adolescent de 15 ans décédé le 5 avril, après avoir été passé à tabac à la sortie de son collège par quatre jeunes hommes (un majeur de 20 ans et trois mineurs de 17 ans).

Parmi les agresseurs, deux frères qui, selon le procureur de la République d’Evry, avaient sommé plusieurs garçons de ne plus correspondre avec leur sœur, âgée de 15 ans, de « sujets relatifs à la sexualité ». La victime « se vantait de pouvoir librement [lui] parler », précisait un communiqué du parquet.

Il aura suffi de quelques minutes, vendredi, pour que la Maison des jeunes et de la culture (MJC) du quartier de la Cilof disparaisse derrière une foule vêtue de blanc. Les mères sont nombreuses à avoir répondu à l’appel de la mairie, accompagnées de leurs enfants. « Je suis triste, inquiète et en colère, parce que je ne comprends pas qu’une chose aussi grave puisse arriver ici, dans cette ville où je ne me sens pourtant pas en insécurité », confie Sandie (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), dont le fils est scolarisé en cinquième dans un collège voisin. Toutes ont une pensée pour la mère de la victime. Comme Angie, certaines imaginent : « Cela aurait pu être le mien ».

« La jeunesse est aussi capable du meilleur »

Mais le cortège affiche surtout des visages adolescents. Celui de Liana est bordé de larmes. La jeune fille, rose à la main, connaissait Shemseddine, « comme tout le monde se connaît, ici ». « Je n’y croyais pas… c’était quelqu’un de gentil, qui ne faisait pas d’histoires. Savoir que c’est des gens de notre âge qui ont fait ça, c’est impensable et dégoûtant », regrette-t-elle. Ses amies acquiescent : « Il fallait juste se parler. En arriver là, ce n’était pas nécessaire. »

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Derrière la banderole, les proches de Shemseddine mènent la marche, les yeux tirés et en silence. Sa mère, elle, n’a pas trouvé la force de venir. C’est une cousine qui lira les mots qu’elle a écrits, une fois la foule réunie dans l’enceinte du stade Eric Durand. Un message de remerciement adressé aux maires de sa ville et des communes voisines, mais aussi aux policiers et à tous ceux qui ont soutenu la famille, en particulier les jeunes, nombreux à s’être mobilisés, ces derniers jours, pour rendre hommage à son fils : « Vous avez apporté la contradiction à l’horreur et prouvé que la jeunesse est aussi capable du meilleur. »

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