dimanche, mai 5
Capture d’écran prise le 19 février 2024

Sa veuve Ioulia Navalnaïa promet de poursuivre le combat

La veuve d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a promis de continuer la lutte contre Vladimir Poutine menée par son mari et appelé ses partisans à la rejoindre. « Il y a trois jours, Vladimir Poutine a tué mon mari, Alexeï Navalny. Poutine a tué le père de mes enfants (…) Avec lui, (Poutine) a voulu tuer notre espoir, notre liberté, notre futur », a-t-elle asséné (archive ici).

Les proches de Navalny ont été privés d’accès à sa dépouille le 19 février pour le troisième jour consécutif, selon son équipe, qui accuse le Kremlin de l’avoir tué et de chercher à maquiller ses traces.

Selon Kira Iarmich, porte-parole de l’opposant, la mère du défunt, Lioudmila Navalnaïa, n’a pas été « autorisée » à pénétrer dans la morgue où il pourrait être conservé à Salekhard, capitale régionale, à une cinquantaine de kilomètres de la prison où est mort officiellement Alexeï Navalny.

Interrogé sur le sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est borné à dire le 19 février qu’une enquête était en cours et qu’il n’y avait pas de résultats « pour l’instant ».

Selon Kira Iarmich, le Comité d’enquête, chargé en Russie des principales investigations criminelles, a affirmé que « les vérifications » liées à la mort de Navalny étaient « prolongées« , sans précision des délais.« La cause du décès est toujours ‘indéterminée’. Ils mentent, jouent la montre et ne le cachent même pas », a fustigé Kira Iarmich.

D’après Evguéni Smirnov, un avocat de l’ONG spécialisée Pervy Otdel, les enquêteurs peuvent légalement conserver jusqu’à 30 jours le corps d’une personne décédée en prison. Mais, selon lui, même après ce délai, les autorités peuvent décider d’ouvrir une enquête criminelle, procéder « à de nouvelles manipulations » et garder le cadavre « autant qu’ils le veulent ». « Il est très facile de trouver des raisons juridiques pour garder la dépouille des mois, voire encore plus longtemps », a affirmé l’avocat.

La mère de l’opposant et un avocat se sont rendus dès le 17 février dans la colonie pénitentiaire N°3, située dans un endroit reculé, à 2.000 kilomètres de Moscou. Selon les services pénitentiaires russes (FSIN), Alexeï Navalny y est mort le 19 février, victime d’un soudain malaise « après une promenade ».

Il était emprisonné depuis son retour en Russie début 2021, après un grave empoisonnement que l’opposant attribuait à Moscou, et sa santé s’était détériorée. Il avait passé près de 300 jours en cellule disciplinaire, aux conditions de détention épuisantes.

Vladimir Poutine, qui ne prononçait jamais le nom d’Alexeï Navalny, n’a toujours fait aucun commentaire sur sa mort, qui intervient un mois avant l’élection présidentielle dont l’issue ne fait aucun doute.

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