dimanche, avril 28
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors du sommet ferroviaire européen à Saint-Denis, le 21 février 2022.

Alors que la CGT et SUD-Rail appellent à la grève les contrôleurs ce week-end, en pleines vacances scolaires, le PDG de la SNCF a appelé ces derniers « à réfléchir » et « à bien prendre la dimension » des concessions faites par la direction, avant de mettre à exécution leur menace. « On augmente l’emploi, on augmente les salaires, on propose une plate-forme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances », a estimé Jean-Pierre Farandou sur RTL, mardi 13 février.

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Pour tenter d’éviter le mouvement de grève en pleines vacances scolaires de la zone C (Ile-de-France) et au début de celles de la zone A (Bordeaux, Lyon, Grenoble…), la direction a décidé du versement d’une nouvelle prime de 400 euros pour les cheminots au mois de mars, a annoncé revaloriser l’indemnité de résidence pour les salariés habitant là où le marché immobilier est en tension, a consenti à 3 000 promotions supplémentaires et a promis la création de 1 100 emplois supplémentaires (dont 200 contrôleurs), selon le PDG. Il estime que les autres revendications, liées à la prime au travail des contrôleurs et la cessation progressive d’activité, doivent de leur côté être traitées « à froid ».

L’UNSA n’a pas déposé de préavis de grève, tandis que la CFDT-Cheminots a, elle, levé le sien après l’annonce de ces concessions. Mais ces annonces n’éteignent pas la colère chez SUD-Rail. « Vu les résultats des dernières négociations et les propositions qui sont sur la table, très, très, très éloignées des revendications des contrôleurs (…), je ne vois pas comment on pourrait ne pas aller jusqu’au conflit ce week-end » , a déclaré mardi Fabien Villedieu, délégué du syndicat à la SNCF, lui aussi au micro de RTL.

Le plan de circulation prévu par la SNCF communiqué mercredi

Alors qu’une prime de 400 euros aux contrôleurs a été promise, il estime que cela n’est pas suffisant : « Nous, ce qu’on veut, ce sont des mesures pérennes ». Le représentant de SUD-Rail a notamment défendu à la place « une augmentation mensuelle brute de 150 à 200 euros », tout en dénonçant la communication et les « mesures fumeuses » de la direction.

« C’est compliqué de dire oui à tout, parce que c’est aussi le rôle de patron de dire ce qui est possible et ce qui ne l’est pas », a estimé pour sa part Jean-Pierre Farandou. Il a notamment insisté sur le besoin de « cohérence sociale » entre les différents métiers au sein du groupe, estimant que « ce n’est pas parce qu’on a la capacité de gêner les Français qu’on devrait obtenir plus ».

A l’approche d’un week-end perturbé dans les gares, « je regrette vraiment que la SNCF ne puisse pas être complètement au rendez-vous », a-t-il affirmé, promettant que « toutes les villes seront desservies ». « Si aujourd’hui j’arrive à convaincre un contrôleur de ne pas faire grève, c’est 500 Français de plus qui peuvent partir en vacances », a-t-il encore expliqué.

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Le délégué syndicat SUD-Rail a annoncé pour sa part sur BFM-TV/RMC que le mouvement s’annonce très « suivi » : « Aujourd’hui, les taux de déclaration que nous avons, ça dépend des dépôts et des contrôleurs, mais ça va au minimum entre 60 % et 90 % ». De quoi perturber le trafic ferroviaire, puisque la plupart des trains n’ont pas l’autorisation de circuler sans contrôleurs. Ces chiffres sont toutefois pour l’instant officieux, alors que la SNCF doit communiquer mercredi matin son plan de circulation adapté pour le week-end, en fonction de l’ampleur du mouvement social.

Le Monde avec AFP

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