mercredi, mai 8

Sur 82 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, 67 actes antisémites ont été relevés depuis l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Ils étaient au nombre de 33 au cours de l’année 2022-2023 : tel est le bilan dressé par Guillaume Gellé, président de France Universités, association rassemblant les présidents d’établissements, lors d’une table ronde sur les faits d’antisémitisme dans l’enseignement supérieur organisée par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, lundi 25 mars.

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Au cours de l’année 2022-2023, « il y a eu onze saisines de commission disciplinaire pour des faits d’antisémitisme », et « six depuis le 7 octobre », a ajouté Guillaume Gellé. Quant aux signalements par les établissements faits aux procureurs de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale pour des faits d’antisémitisme, ils sont au nombre de quatre pour l’année 2022-2023 et de quatorze depuis le 7 octobre. « Enfin, cinq plaintes ont été déposées par des établissements pour des faits d’antisémitisme en 2022-2023, et huit plaintes l’ont été depuis [l’attaque du Hamas] », a-t-il précisé.

L’université de Strasbourg est « la seule à avoir obtenu la médaille de la Résistance » en 1947, mais c’est aussi « la seule université qui a connu de la violence physique contre des étudiants juifs il y a deux mois », a déploré son président, Michel Deneken. « Tous les matins, ce [lundi] matin encore, nous avons à enlever des tags antisionistes. Il y a aussi des menaces de mort, poursuit-il. Mais cette augmentation en nombre ne met pas à feu et à sang les amphithéâtres. Il y a à l’université la même radicalisation que dans tous les débats de société. »

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« Hors-sol »

Plusieurs députés, de la majorité et surtout issus des rangs Les Républicains et Rassemblement national, ont souligné leur étonnement devant des chiffres à leurs yeux sous-estimés par des présidents d’établissement qui seraient « hors-sol ». « Je suis interloquée par le constat qui semble être très éloigné de la réalité que nous percevons, a indiqué Constance Le Grip (Renaissance, Hauts-de-Seine). Nous sommes interpellés régulièrement, et des chiffres transmis par des associations étudiantes et des instituts de sondage traduisent une dangerosité alarmante pour notre pays » envers les étudiants juifs.

« Je suis surprise par la modestie des chiffres que vous avancez, quand 91 % des étudiants de confession juive disent avoir été victimes d’un acte antisémite [pendant leurs études, selon un sondage commandé par l’Union des étudiants juifs de France publié dans Le Parisien le 28 septembre 2023] », a ajouté Annie Genevard (Les Républicains, Doubs).

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