mardi, mai 7

C’est peu dire que Nicolas Lacroix (Les Républicains, LR) fait parler de lui lorsqu’il prend des décisions dans le domaine de la sécurité routière. En 2020, le président du conseil départemental de la Haute-Marne avait annoncé le retour aux 90 km/h sur des routes départementales limitées à 80 km/h. L’exécutif de ce département rural était alors le premier à se lancer en France dans la valse des panneaux de limitation de vitesse.

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Cette fois, il ne s’agit plus de toucher aux panneaux installés sur la voirie départementale (4 000 km au total), mais aux arbres plantés en bordure d’une partie du réseau routier. A la faveur d’un déplacement sur le terrain, jeudi 8 février, l’élu a annoncé que le département allait demander aux spécialistes de l’Office national des forêts d’examiner plusieurs milliers d’arbres de bord de route et qu’il y aurait des coupes à la clé. Un chiffre a même été lancé : le diagnostic concernerait pas moins de 4 000 arbres. « Ces 4 000 arbres sont principalement plantés sur les accotements des routes du réseau prioritaire du département, soit 750 km », précise M. Lacroix.

Après examen sanitaire, les arbres en mauvaise santé, qui risqueraient de tomber sur la chaussée, pourraient bien disparaître, prévient le patron du département. Qui parle aussi d’arbres situés trop près des voies de circulation et de racines qui déforment le macadam.

Nicolas Lacroix invoque la sécurité des automobilistes qui sillonnent la verte Haute-Marne. Il rappelle que « les arbres constituent l’obstacle fixe qui entraîne le plus de décès sur les routes », selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière. « Des arbres entourés de couronnes de fleurs, je ne suis pas sûr que ce soit bien », lance l’élu de droite.

« Une décision irresponsable, clivante »

Il n’en fallait pas plus pour allumer la mèche. Et, depuis huit jours, l’affaire fait grand bruit dans ce département qui, avec la Côte-d’Or, abrite le dernier-né des parcs nationaux français. Les associations de protection de l’environnement, Nature Haute-Marne (NHM) en tête, ont immédiatement réagi aux propos de l’élu. NHM, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et Belles Forêts sur Marne ont demandé à rencontrer Nicolas Lacroix. Selon elles, il est urgent de ne pas se précipiter mais, au contraire, d’avancer avec beaucoup de discernement.

Romaric Leconte, coprésident de Nature Haute-Marne, estime qu’« il ne faut pas voir l’arbre comme un problème à gérer mais plutôt comme un atout ». Etienne Clément, président de la LPO Champagne-Ardenne et Grand-Est, pense, lui, qu’une annonce de ce genre ne peut que semer le « désarroi » chez les citoyens en ces temps de crise climatique. Et d’ajouter : « C’est un mauvais signal envoyé à la population. »

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