dimanche, mai 19
Le défenseur lillois Tiago Santos (maillot rouge) à la lutte avec le milieu lyonnais Nemanja Matic, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord), le 6 mai 2024.

Dans quelques semaines, quand il faudra faire le bilan de la saison, ce match hantera peut-être les esprits lillois. Après avoir mené 2 à 0 puis 3 à 2 face à Lyon, lundi 6 mai lors de la 32journée de Ligue 1, le LOSC a craqué pour finalement s’incliner à domicile (3-4), manquant ainsi l’occasion de monter sur le podium qui assure une qualification directe pour la Ligue des champions.

A deux rencontres de la fin du championnat, le club nordiste reste donc en quatrième position – deux points derrière Brest tenu en échec par Nantes (0-0) samedi –, une place qui offre le droit d’accéder aux barrages de la lucrative et prestigieuse coupe d’Europe, une étape qui ne réussit généralement pas aux clubs français.

Cette défaite est autant le fait de l’abnégation des Lyonnais que de la faillite mentale et de l’inexpérience des Lillois qui ont pourtant offert une première période mordante, en marquant notamment deux fois. D’abord par Bafodé Diakité d’une superbe reprise de la tête après un coup franc de Yusuf Yazici (1-0, 21e), puis par Edon Zhegrova, d’une frappe précise et surprenante à défaut d’être puissante pour tromper la vigilance d’Anthony Lopes depuis l’extérieur de la surface (2-0, 37e). Le Kosovar était entré un jeu une dizaine de minutes plus tôt, à la place de Yazici, blessé.

Une gestion discutable

Moins en réussite au point d’en perdre sa place de titulaire, Zhegrova a longuement célébré son but. Mais cela n’a pas empêché l’entraîneur lillois, Paulo Fonseca, de le sortir dès la 76minute pour faire entrer un défenseur supplémentaire : Alexsandro. Car entre-temps, Lyon a montré ses crocs, revenant au score par Saïd Benrahma qui surprenait la défense du LOSC dans la profondeur (1-2, 66e).

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Plein de maîtrise lors du premier acte, les Lillois ont fait le choix discutable de gérer lors du second. Ce qu’il n’ont pas su faire, surtout en l’absence de leur capitaine Benjamin André, milieu de terrain rassurant et stabilisant dans le cœur du jeu.

En pleine forme en cette deuxième partie de saison, l’OL a alors tout renversé sur son passage grâce à deux entrants : Malick Fofana, auteur du but de l’égalisation (2-2, 82e) après une passe de Mama Baldé, bien aidé par le tacle raté d’Alexsandro. Ce but a eu l’effet d’une douche froide pour le Stade Pierre-Mauroy, presque comble pour l’occasion. Mais il a exulté de nouveau quand Bafodé Diakité a enfilé sa cape de sauveur en redonnant l’avantage aux siens après un corner (3-2, 85e).

« Un train dans la gueule »

Là encore, les Lillois, qui jouaient pourtant avec cinq défenseurs à ce moment de la rencontre, ont craqué, Alexsandro laissant Alexandre Lacazette seul dans son dos (3-3, 88e). Lyon a rugi une dernière fois pour abattre sa proie grâce à Mama Baldé (4-3, 90+2).

« On s’est pris un train dans la gueule, d’autant plus avec le scénario, a soufflé le président du LOSC, Olivier Létang, après la rencontre. Sur la deuxième mi-temps, on a manqué de maîtrise, mais on a la chance de marquer et de mener 3-2 jusqu’à la 87e avec cinq défenseurs dont trois centraux. C’est un scénario difficile, cruel, mais dans le sport de haut niveau, il n’y a pas de place pour ceux qui sont faibles. Le seul mot d’ordre, c’est de remobiliser tout le monde : il nous reste deux matches à gagner. » Pour espérer décrocher un ticket direct pour la Ligue des champions, Lille devra sans doute gagner à Nantes puis à domicile contre Nice.

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A propos de l’entrée d’Alexsandro, l’entraîneur Paulo Fonseca s’est expliqué : « Je pense que c’était la meilleure option que de faire rentrer un défenseur de plus. J’ai pensé que si nous n’avions pas le ballon, l’entrée d’Alexsandro nous permettrait de mieux défendre. J’assume la responsabilité de ce changement, de ces choix et de ce résultat. »

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Son homologue lyonnais, Pierre Sage, s’est, lui, réjoui de l’attitude de ses joueurs : « On applique vraiment le proverbe tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. On l’a vécu en tant que club par rapport au classement quand on nous annonçait en Ligue 2. »

Malgré ce succès, l’Olympique lyonnais n’est toujours pas dans les places européennes mais il s’en est rapproché. Le club rhodanien – qualifié pour la finale de la Coupe de France contre le PSG, le 25 mai – n’est plus qu’à deux unités de Lens, sixième et premier qualifié virtuel pour une compétition continentale.

Le Monde avec AFP

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