mardi, mai 7

Manger bien pour son corps mais aussi pour la planète, est-ce possible? La Société française de nutrition et le Réseau Action Climat se sont penchés sur cette question dans une étude publiée ce mardi 20 février.

En 2017, en France, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation étaient en moyenne de 2,1 tonnes équivalent CO2 par personne et par an, selon le Commissariat général au développement durable. Cela correspond à l’objectif fixé pour toutes les émissions (comprenant le transport ou le logement) par Français d’ici 2050.

Ces émissions importantes contribuent au réchauffement climatique. Elles viennent notamment de la viande, du procédé de fabrication des aliments, de leur mode de transport…

Comment adopter un régime alimentaire durable?

Pour définir des « régimes alimentaires durables », réseau Action Climat, qui fédère une trentaine d’associations, et la Société française de nutrition (SFN), qui se décrit comme une « société savante » regroupant des experts du secteur public et privé, ont effectué « un travail de modélisation » avec le bureau d’études MS Nutrition.

L’étude de la SFN et du Réseau Action Climat montre qu' »il est possible de réduire de 50% la consommation de viande tout en satisfaisant l’adéquation nutritionnelle et sans avoir recours à des produits enrichis ou à des supplémentations ». Une division par deux qui « conduirait à une réduction de l’impact carbone de l’alimentation comprise entre -20% et -50% selon le type de changements alimentaires associés », est-il indiqué.

L’étude prend comme référence les engagements pris par la France dans le cadre de sa deuxième stratégie bas carbone, qui vise notamment une réduction des gaz à effet de serre de son secteur agricole de 46% d’ici 2050.

Combien de repas avec de la viande?

Concrètement, à quoi ressemblent les repas préconisés par cette étude? Nicole Darmon, directrice de recherche à l’Inrae (un institut de recherche public spécialisé dans l’agriculture) qui a participé à sa rédaction, l’illustre auprès de BFMTV.com.

Pour tenir les objectifs climatiques de la France et avoir un régime alimentaire intéressant sur le plan nutritionnel, Nicole Darmon conseille de manger de la viande, du poisson ou des œufs tous les jours, mais lors d’un repas seulement. Dans le détail, le menu pourrait ressembler à cela:

– Lundi: viande rouge (bœuf, porc, agneau…)

– Mardi: œufs (brouillés, à la coque, dans une quiche, une tarte…)

– Mercredi: poisson maigre (colin, cabillaud, sole…)

– Jeudi: viande blanche (poulet, canard, dinde…)

– Vendredi: œufs (brouillés, à la coque, dans une quiche, une tarte…)

– Samedi: poisson gras (saumon, sardine, maquereau, truite…)

– Dimanche: charcuterie (jambon, viande séchée…)

Des plats avec des produits laitiers

Que peut-on donc manger lors du deuxième repas de la journée, sans œuf, viande ou poisson? Ces plats peuvent contenir des produits laitiers. Nicole Darmon cite par exemple les gratins, les soupes, les tians, les paellas, les salades…

Pour agrémenter ces repas, la spécialiste de la nutrition préconise des légumes secs « tous les jours »: lentilles, pois chiches… Plus généralement, il faudrait que chacun augmente sa consommation de fruits et légumes pour s’approcher des niveaux conseillés du Programme national nutrition santé.

Ce dernier, qui établit les recommandations nationales du point de vue de la nutrition notamment, préconise de manger cinq portions de 80 à 100 grammes de fruits ou de légumes par jour. Cela correspond, selon le site officiel Manger Bouger, à « une tomate de taille moyenne, une poignée de radis ou de haricots verts, un bol de soupe, une pomme, deux abricots, quatre ou cinq fraises, une banane… »

Les fruits à coque, des « bombes nutritionnelles »

Les fruits à coque (noix, noisettes, amandes), sont également des « bombes nutritionnelles », selon Nicole Darmon. Ils sont des sources d’acides gras omega-3, de magnésium, de potassium… La directrice de recherche à l’Inrae estime que ces aliments devraient être incorporés dans nos repas « tous les jours », dans des tartes salées ou des soupes par exemple.

Enfin, les produits céréaliers sont également importants pour accompagner un plat, mais Nicole Darmon suggère de prioriser des pâtes, du riz ou de la semoule complets plutôt que raffinés.

L’objectif de l’étude était de trouver des exemples de « diètes » qui représentent « un bon compromis entre acceptabilité culturelle et réduction des impacts environnementaux, sans avoir à transiger sur l’adéquation nutritionnelle ». Au-delà de ces avantages, celles modélisées par l’étude permettent de réduire de 10% le budget alimentation des Français, selon Nicole Darmon.

Article original publié sur BFMTV.com

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