vendredi, mai 3
Henry Arundell lors d’un match du Tournoi des six nations face à la France, à Twickenham (Royaume-Uni), le 11 mars 2023.

A 21 ans, Henry Arundell est l’un des joyaux de la sélection d’Angleterre. Rapide, puissant et fort précoce, l’arrière a démontré l’étendue de son potentiel lors de la dernière Coupe du monde de rugby, inscrivant notamment un quintuplé contre le Chili. Alors que le XV de la Rose défie les Bleus, samedi 16 mars à Décines-Charpieu (Rhône), dans l’ultime journée du Tournoi des six nations, c’est tout naturellement que Henry Arundell disputera son prochain match en France. Mais pas de « crunch » au programme pour lui : son planning indique une rencontre à Castres (Tarn), le week-end suivant, avec son équipe du Racing 92.

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Le virevoltant arrière n’a pas perdu toutes ses qualités en quelques mois. Mais Henry Arundell se heurte à une règle mise en place par la Fédération anglaise de rugby (RFU) en 2011 : pour prétendre endosser le maillot blanc du XV de la Rose, un joueur doit obligatoirement évoluer à l’année au pays de Sa Majesté.

Si la RFU a érigé ce mur entre son championnat et le reste du monde, c’est pour éviter la fuite des crampons vers des pelouses plus lucratives. A commencer par la France, où les « bannis » de la sélection anglaise sont de plus en plus nombreux : du troisième ligne Jack Willis à Toulouse, au centre Joe Marchant au Stade français, en passant par le deuxième ligne David Ribbans à Toulon.

« Rejoindre la France est l’occasion de vivre une nouvelle expérience, de voir une autre façon de s’entraîner. Mais ce serait mentir de dire que l’argent ne joue pas aussi un rôle dans ce genre de décision », admet sans détour l’ailier Jack Nowell (30 ans), qui évolue à La Rochelle depuis le début de la saison après avoir scindé les premières années de sa carrière entre le club d’Exeter et la sélection anglaise (46 capes). Lui qui a prolongé son bail chez les Maritimes jusqu’en 2027, Jack Nowell ne se fait pas d’illusions : « Ma carrière internationale est probablement terminée. J’aurai 34 ans à la fin de mon contrat et il y a beaucoup de jeunes qui arrivent. »

Un rugby anglais en crise, mais un XV de la Rose en forme

Accepter de se priver d’éléments susceptibles de renforcer ses rangs est le choix fait par l’équipe nationale anglaise – et bien d’autres nations phares du rugby mondial – pour « inciter » ses stars et pépites à ne pas traverser la Manche. Et maintenir à flot le niveau du championnat local. « Ils veulent le protéger en s’assurant que les meilleurs joueurs restent au pays. C’est dans leur intérêt de faire ça, mais après c’est aux joueurs de peser le pour et le contre », observe au Monde le deuxième ligne des Bleus Thibaud Flament, dont la formation s’est, pour partie, déroulée outre-Manche.

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