mercredi, mai 8

Après avoir évoqué l’idée de couper les subventions aux associations féministes ayant eu des « propos ambigus » sur l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a finalement déclaré, samedi 2 mars, que l’examen par l’administration n’a pas permis de découvrir des propos jugés ambiguës « parmi celles qui sont financées par l’Etat », dans une interview au Parisien.

Interrogée sur son « instrumentalisation » de la situaiton dénoncée par des associations depuis un mois, Aurore Bergé a rétorqué qu’« on ne peut pas avoir l’indignation sélective ». « Chacun peut être en total désaccord avec le gouvernement, c’est même une liberté absolue et j’en suis aussi la garante. En revanche, soyons collectivement au rendez-vous quand des femmes sont visées parce qu’elles sont des femmes ! », a-t-elle lancé.

La ministre avait annoncé mi-février que le gouvernement était en train de passer « au crible » les déclarations liées à l’attaque sans précédent du 7 octobre de toutes les associations féministes, exprimant son refus de voir l’Etat soutenir financièrement « des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé » ce jour-là. Ce en référence aux 1 160 personnes qui ont été tuées par le mouvement islamiste mais aussi aux violences sexuelles ayant été commis ce jour-là, et qui sont depuis documentées.

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« Je voulais le garantir. Et je voulais surtout envoyer un message clair », s’est justifiée samedi la ministre. Elle a ajouté avoir demandé « une évaluation, parce qu’il n’est pas possible de subventionner des associations qui auraient fait l’apologie des crimes terroristes du Hamas ».

Mission interministérielle « sur les violences sexistes et sexuelles »

Par ailleurs, alors qu’un nouveau mouvement #MeToo secoue le cinéma français, Aurore Bergé a annoncé samedi lancer « avec tous les ministères », de la santé, de la culture, des sports, de la fonction publique et le sien, « une mission sur les violences sexistes et sexuelles ».

Son objectif ? « Comprendre les mécanismes à l’œuvre, pour changer les règles dans tous les lieux où une domination hiérarchique s’exerce, où une relation d’autorité existe. Partout des contre-pouvoirs et des garde-fous doivent être mis en place », a-t-elle martelé.

Cette mission interministérielle, lancée officiellement dans « les prochains jours », se déroulera durant « trois mois », et sera encadrée par « six experts », a précisé à l’Agence France-Presse l’entourage de la ministre.

Enfin, interrogée sur les 10 milliards d’économies annoncées récemment par le gouvernement, annulant 7 millions d’euros de crédits prévus pour l’égalité femmes-hommes, Aurore Bergé a assuré que cela ne concernera « jamais la question des violences » sexistes et sexuelles, ajoutant : « Je suis très claire là-dessus, c’est la grande cause des deux quinquennats du président de la République ».

Le Monde avec AFP

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