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L’ailier belge de Manchester City Jeremy Doku entouré de quatre défenseurs de Luton Town lors de la victoire de son équipe (5-1), samedi, à l’Etihad Stadium de Manchester.

C’est un chassé-croisé digne d’un samedi après-midi estival, sur l’autoroute du Soleil. Cette saison, en Angleterre, le championnat de football a déjà connu treize changements de leader, à l’issue des 33 premières journées – sur 38. Manchester City, Arsenal et Liverpool se tiennent en deux points à l’amorce du sprint final. Ces samedi 14 et dimanche 15 avril pourraient être un sacré tournant, avec les défaites à domicile des deux derniers cités.

En tête du classement à l’entame du week-end, Arsenal a donc perdu sur son terrain contre Aston Villa (0-2), dimanche. Après un premier acte équilibré, où chacune des deux équipes s’est procurée une grosse occasion devant les filets, les fans des Gunners ont poussé un grand ouf de soulagement quand la frappe de Youri Tielemans a rebondi successivement sous la barre transversale, puis à la base du poteau. Une alerte qui a précédé deux buts – signés du Jamaicain Léon Bailey et de l’Anglais Ollie Watkins – et une victoire finalement logique du club de Birmingham. Coup d’arrêt pour les Londoniens.

Une semaine après un match nul frustrant sur la pelouse de Manchester United (2-2) et trois jours après une déroute en Ligue Europa contre l’Atalanta Bergame (défaite 3-0 à domicile), Liverpool a encore flanché au stade d’Anfield. Cette défaite 1-0 face à Crystal Palace, un adversaire classé dans le bas du tableau, pourrait leur coûter très cher à la fin de la saison. Dimanche, les Reds auront tenté plus vingt tirs, en vain, se heurtant à la barre transversale et au gardien Dean Henderson.

Ces résultats font les affaires de Manchester City. La veille, le nouveau leader avait soigné sa différence de buts en s’imposant 5-1 contre le relégable Luton Town. Pour cette rencontre placée entre deux manches de Ligue des champions face au Real Madrid, Pep Guardiola a profité de son effectif pléthorique pour faire souffler des titulaires habituels (Rodri, Phil Foden, Bernardo Silva…). Le Belge Jérémy Doku en a profité pour briller en marquant un but au terme d’un slalom dans la défense et en provoquant un pénalty.

Le haut du classement au dimanche 14 avril

  1. Manchester City 73 points (+44 à la différence de buts)
  2. Arsenal 71 points (+49)
  3. Liverpool 71 points (+41)
  4. Aston Villa 63 points (+19), mais avec un match en plus
  5. Tottenham 60 points (+16)
  6. Newcastle 50 points (+17)
  7. Manchester United 50 points (-1)

Le classement complet est à retrouver ici.

Focus sur ces trois concurrents.

Arsenal, vingt ans après les « Invincibles »

A sa retraite comme joueur en 2016, Mikel Arteta est devenu l’entraîneur adjoint de Pep Guardiola à Manchester City. Pendant trois ans et demi, l’Espagnol a appris le métier dans l’ombre de son compatriote. Jusqu’à l’appel de son ancien club, Arsenal. Une formation alors en déclin progressif saison après saison.

Il a fallu du temps, mais le grand retour a sonné la saison dernière. Après un départ « canon » qui lui a permis de faire la course en tête plusieurs mois, la formation du nord de Londres a fini par se faire dépasser… par les Citizens dans la dernière ligne droite du championnat. Cette saison, l’élève Arteta espère bien dépasser le maître Guardiola.

Comme Manchester City, son équipe a le souci de ne pas se débarrasser du ballon. Elle s’appuie sur des ailiers en « faux pieds », c’est-à-dire des joueurs de côté qui ont le profil pour attaquer l’intérieur du jeu plutôt que de déborder le long de la ligne de touche.

Les supporters des Gunners attendent ce titre de champion depuis vingt ans et le sacre des « Invincibles », le surnom de Thierry Henry et ses coéquipiers, entrés dans l’histoire en traversant l’exercice 2003-2004 sans perdre le moindre match.

Leur calendrier à venir : Wolverhampton à l’extérieur, Chelsea à domicile, Tottenham à l’extérieur, Bournemouth à domicile, Manchester United à l’extérieur et Everton à domicile.

Ils sont aussi en course… en Ligue des champions.

Liverpool, pour une dernière Klopp

Un jour, peut-être, il sera statufié, à l’instar de ses illustres prédécesseurs Bill Shankly et Bob Paisley. Dans les annales du Liverpool FC, Jurgen Klopp a écrit un chapitre couronné de succès, dont la dernière page reste à noircir.

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L’entraîneur qui a presque tout gagné avec les Reds depuis 2015 (dont une Ligue des champions en 2019) passera le témoin à l’issue de la saison. « Je suis à court d’énergie », annonçait-il sur un ton grave, face à la caméra du club, en janvier.

Derrière les trophées, l’Allemand laissera aussi l’empreinte de son style : le « gegenpressing », contre-pressing en français. Ou quand une équipe se mue en essaim d’abeilles sur le porteur de balle dans les secondes qui suivent sa perte ; le but étant de récupérer le cuir rapidement pour ensuite prendre de court l’adversaire avant qu’il n’ait le temps de se réorganiser défensivement.

En 2020, Liverpool avait remporté un titre de champion d’Angleterre qui le fuyait depuis 1990, mais la fête populaire avait été contrariée par la pandémie de Covid-19. Une consécration cette année pourrait avoir une meilleure saveur.

Leur calendrier à venir : Fulham, Everton et West Ham à l’extérieur, Tottenham à domicile, Aston Villa à l’extérieur et Wolverhampton à domicile.

Ils sont aussi en course… en Europa Ligue.

Manchester City, dans la continuité

L’époque où les fans de Manchester City souffraient de la comparaison avec leur voisin United est révolue. Racheté en 2008 par le milliardaire émirati, Mansour Bin Zayed Al-Nahyan, le club ciel et blanc a attiré sur son banc Pep Guardiola en 2015. Des moyens financiers colossaux étaient à disposition, encore fallait-il les fructifier dans le championnat des clubs les plus fortunés. Mission réussie.

Champions d’Angleterre en 2018, 2019, 2021, 2022 et 2023, les Skyblues sont encore candidats à leur succession, toujours avec le style Guardiola : jeu combiné au sol et attaques patiemment construites depuis le onzième joueur de champ qu’est leur gardien. Cette formation a trouvé son dernier chaînon manquant en la personne d’Erling Haaland, pivot dans la surface de réparation et serial buteur.

« Ils ont élevé la barre à des niveaux jamais vus auparavant dans le football », observait il y a quelques semaines Mikel Arteta au sujet de la formation de son mentor. Toutefois, ajoutait-il, « nous nous sommes rapprochés d’eux ces deux ou trois dernières années ».

Leur calendrier à venir : Brighton et Nottingham Forest à l’extérieur, Wolverhampton à domicile, Fulham et Tottenham à l’extérieur et West Ham à domicile.

Ils sont aussi en course… en Ligue des champions et en Coupe d’Angleterre.

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