samedi, mai 18

Le parquet de Montbéliard annonce le procès de six collégiennes, coupables d’avoir tabassé et filmé une camarade de classe.
Le père de la victime, âgée de 14 ans, l’a emmené porter plainte alors que la vidéo de l’agression circulait sur les réseaux sociaux.
Cinq des prévenues ont d’ores-et-déjà été exclues de l’établissement situé à Sochaux, dans le Doubs.

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C’est un nouveau fait divers sordide, dans une actualité marquée par les violences entre adolescents. Six élèves de troisième du collège Jouffroy d’Abbans de Sochaux (Doubs) vont être jugées en juillet pour l’agression filmée d’une de leurs camarades, indique le parquet de Montbéliard. Cinq d’entre elles ont d’ores-et-déjà été exclues définitivement du collège et une dernière doit encore passer devant un conseil de discipline, selon le rectorat.

Les faits se sont produits le 28 mars dans le vestiaire du gymnase en marge d’un cours de sport, indique à l’AFP le procureur de la République à Montbéliard. La victime, âgée de 14 ans, a été « prise à partie par une camarade de classe » qui lui aurait reproché d’avoir évoqué dans son dos des éléments sur sa vie privée. Elle est venue l’invectiver, avant de l’agresser physiquement, l’agrippant « par les cheveux » et la faisant tomber par terre avant de lui asséner « des coups de pied« .

Le père de la victime découvre les faits sur les réseaux

Cette scène terrible, qui n’a pourtant duré « quelques secondes« , a été filmée par quatre autres collégiennes. Une cinquième s’est approchée de l’auteure des violences pour lui dire en substance « c’est bien, elle a eu son compte« , selon le magistrat. La victime souffre d’une contusion à une cuisse et d’un choc post-traumatique. Une ITT de deux jours a été constatée.

« Particulièrement choquée« , la victime n’a pas parlé des faits à sa famille. Ce n’est que deux jours plus tard que son père a appris qu’une vidéo montrant sa fille se faisant molester circulait entre les élèves sur les réseaux sociaux. Il l’a alors conduite au commissariat pour porter plainte. Le rectorat précise que la victime et sa famille sont accompagnées par l’établissement depuis les faits.

Les cinq collégiennes complices ont été interpellées lundi dans l’établissement, jour de la rentrée scolaire en Bourgogne-Franche-Comté. L’auteure des violences l’a été jeudi. Cette dernière est poursuivie pour violences aggravées. Placée sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec la victime et les autres mises en cause, elle a été placée dans un foyer.

Dans cette affaire, les cinq autres collégiennes sont poursuivies pour complicité de violence. Le « happy slapping », le fait de filmer une scène de violence sans intervenir, constitue une complicité, même si la vidéo n’avait pas été diffusée, éléments dont les adolescentes n’avaient pas conscience, explique le magistrat. Les six mises en cause, sans casier judiciaire, seront jugées en juillet.


Jérôme VERMELIN

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