jeudi, mai 9
Emmanuel Macron (au centre) avant le séminaire final de la convention sur la fin de vie au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, le 26 avril 2024.

Un an après la conclusion de ses travaux, le 3 avril 2023, Emmanuel Macron a tiré les leçons, vendredi 26 avril, de la convention citoyenne sur la fin de vie. Devant 137 des 184 anciens participants à ces travaux qui ont duré plus de trois mois, le chef de l’Etat a salué l’« innovation démocratique » à laquelle ils ont contribué, estimant que celle sur le climat, qui s’est terminée en 2020, avait connu des « ratés ». Il a profité de l’occasion pour annoncer qu’une troisième convention serait bien lancée « avant la fin de l’année », avec pour objectif d’« aboutir d’ici à la fin du quinquennat ». Le thème sera arrêté « dans les prochains mois ».

L’échange a duré une heure dans la vaste salle hypostyle du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Issus de neuf sessions de travail étalées sur plus de trois mois, « vos travaux [ont] ouvert le chemin », a poursuivi le chef de l’Etat, à ce qu’il appelle le « modèle français de la fin de vie ». Un modèle qui comporte deux « piliers », dit-il : un plan de développement des soins palliatifs, et un projet de loi sur l’accompagnement des malades et la fin de vie qui prévoit l’ouverture à une « aide à mourir ».

« Ce que vous avez fait n’est pas un sondage, a complimenté M. Macron. Vous avez fait un choix en tant que citoyen de vous former, de débattre, d’apprendre dans un cadre organisé loyal et transparent. Ce qui ressort de vos débats, c’est l’expression d’une opinion éclairée qui nous oblige. » Et qui, « si on ne vous suit pas, [nous oblige] à vous expliquer pourquoi », a-t-il ajouté devant un aréopage composé aussi des députés qui examinent le texte en commission spéciale depuis lundi 22 avril.

« Sommes-nous manipulés ? »

« Il est très bon. Il faut le reconnaître », glissait Marc Moreigne, un des membres de la convention à l’issue de la rencontre. « C’est même ça le danger, ironisait Micha Jovanovic, un autre membre. Le simple fait que nous nous soyons engagés dans cette convention et que nous nous sentions dépositaires d’une responsabilité montre que nous adhérons à la démarche. Sommes-nous pour autant manipulés ? », se demandait-il.

La convention citoyenne a-t-elle été l’alibi démocratique d’une réforme sociétale qu’Emmanuel Macron aurait de toute façon engagée ? L’un des membres de la convention, Martial Breton, a tenté d’en avoir le cœur net en posant cette question au chef de l’Etat : « Si on avait été 75 % des conventionnels contre l’aide à mourir, est-ce que vous auriez suivi cette recommandation ? » Réponse de M. Macron : « Il est clair que si vous aviez très largement exprimé une opposition qui était qu’il ne faut pas toucher au texte de loi [Claeys-Leonetti de 2016], je peux vous dire que je n’aurais pas engagé ce travail fondamental que j’ai mené. Vous auriez créé une situation qui rendait quasiment impossible le fait d’ouvrir ce chemin. »

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