mardi, mai 7

Le 20 février, l’Union européenne (UE) a franchi une étape cruciale en actualisant les normes sur la qualité de l’air. L’accord prévoit de se rapprocher des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, progressant ainsi vers son objectif de zéro pollution d’ici à 2050. Si cette révision est un pas en avant vers une Europe plus saine, des mises en garde s’imposent pour garantir son succès.

Améliorer la qualité de l’air est urgent pour cinq raisons. Tout d’abord, la pollution de l’air demeure la plus grande menace environnementale pour la santé et une cause majeure de maladies chroniques, notamment les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et le diabète. Malgré des progrès importants en la matière, environ 300 000 décès sont attribués chaque année à la pollution de l’air par l’Agence européenne pour l’environnement – soit l’équivalent des six premiers mois de la pandémie de Covid-19 –, entraînant également des pertes économiques colossales dues aux absences au travail et au coût des soins.

Deuxièmement, réduire la pollution de l’air est compatible avec l’activité économique. L’UE dispose de nombreux instruments pour s’attaquer à ce problème, par exemple à travers des politiques recouvrant l’environnement, l’énergie, les transports, l’agriculture, l’industrie ou la recherche et l’innovation, ainsi que des fonds spécifiques. Troisièmement, la pollution de l’air affecte de manière disproportionnée les groupes vulnérables : les enfants et les personnes âgées, ainsi que celles souffrant de comorbidités ou en situation de précarité. Garantir la qualité de l’air est donc essentiel pour réduire les inégalités en matière de santé au sein de notre continent.

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Quatrièmement, l’air pollué nuit aux forêts, aux écosystèmes et aux cultures, ce qui affecte considérablement la biodiversité et les services qu’elle fournit. Enfin, si la qualité de l’air est essentiellement une question locale – contrairement aux émissions de CO2 –, les polluants atmosphériques traversent les frontières. Une réponse coordonnée est donc nécessaire afin d’éviter les tensions entre les pays de l’UE.

« Circonstances particulières »

L’accord du 20 février met l’accent sur l’accès à l’information et à la justice, et la création de feuilles de route. En outre, la proposition encourage l’harmonisation des mesures de la pollution atmosphérique, l’augmentation des points de prélèvement dans les zones urbaines, et la révision périodique des normes afin de les aligner avec les progrès scientifiques.

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