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L’avocate française Isabelle Coutant-Peyre s’adresse à la presse avant l’arrivée de son client, le tueur en série français Charles Sobhraj, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le 24 décembre 2022.

L’avocate Isabelle Coutant-Peyre, qui a défendu le leader du « gang des Barbares » Youssouf Fofana ou le terroriste vénézuélien Carlos – qu’elle épousa en prison –, est morte vendredi 12 avril à 70 ans, a-t-on appris auprès d’un de ses proches. Elle a succombé vendredi matin à un cancer, a précisé ce proche, avocat, confirmant une information de Marianne.

En quarante-cinq ans de carrière, cette pénaliste inclassable a été notamment l’avocate du tueur en série Charles Sobhraj, dit « le Serpent », qu’elle était allée accueillir fin 2022 à son retour en France, après vingt ans en prison au Népal. Elle a également défendu le polémiste Dieudonné M’Bala M’Bala, l’écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité, ou encore Ali Riza Polat, condamné à trente ans de réclusion criminelle pour complicité dans les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, en janvier 2015.

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« Jeune femme de bonne famille », comme elle se définissait elle-même dans un portrait que l’Agence France-Presse lui avait consacré en 2011, Isabelle Coutant-Peyre avait connu une première vie, bourgeoise et rangée. Mariée à 21 ans avec Michel Peyre, qui fut adjoint au maire UDF (Union pour la démocratie française) de Granville, elle eut avec lui trois enfants. Le couple se séparera en 1993.

En 1979, elle prête serment et se spécialise dans le droit des affaires. C’est alors qu’elle rencontre le sulfureux avocat Jacques Vergès (disparu en 2013), qui partageait avec elle la « même insolence », mais qu’elle disait ne pas considérer comme son « mentor ».

En 1997, dans un couloir de la prison de la Santé, elle rencontre Ilich Ramirez Sanchez, un épisode raconté de manière extrêmement romanesque dans son livre Epouser Carlos, paru en 2004. Le 25 août 2001, y relate-t-elle, « nous nous sommes mutuellement demandé notre main. (…) Et il a récité la Fatiha, la profession de foi coranique, pour mieux sceller cet engagement solennel ». A ses yeux, Carlos, qu’elle comparaît à Nelson Mandela, n’était « pas un criminel », mais « un homme politique. Un combattant de la liberté, un révolutionnaire ».

En mars 2004, lors d’un talk-show sur France 2, elle avait évoqué les sentiments « très profonds » et la grande « complicité intellectuelle » qui l’unissaient à son compagnon.

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Le Monde avec AFP

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