dimanche, mai 5
Vue de la zone du fuselage du Boeing 737 MAX 9  d’Alaska Airlines, après son atterrissage d’urgence à Portland, le 7 janvier 2024.

Un mois après la perte en plein vol de la porte d’un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, l’Agence de sécurité des transports (National Transportation Safety Board, NTSB) a publié un rapport d’enquête préliminaire, mardi 6 février.

Selon le NTSB, l’absence d’usure ou de déformation autour de certains trous « indique que quatre boulons prévus pour empêcher que la porte-bouchon ne se déplace vers le haut étaient manquants avant qu’elle ne bouge ». L’agence a recueilli des documents écrits et des photos qui montrent que des employés de Boeing ont retiré quatre boulons situés à ces emplacements lors d’une inspection à l’usine de Renton, dans l’Etat de Washington, avant livraison de l’avion, en octobre.

L’opération avait été réalisée pour remplacer cinq rivets endommagés dans l’habitacle de l’appareil. D’autres clichés pris après le changement des rivets montrent que, en trois points au moins, les boulons n’avaient pas été réinstallés. Cette porte servait à boucher une issue et il n’était pas prévu qu’elle soit ouverte, ce modèle possédant suffisamment de sorties de secours dans cette configuration.

Le 5 janvier, elle s’est envolée lors de l’ascension du MAX 9 d’Alaska Airlines qui devait relier Portland, dans l’Oregon, à Ontario, en Californie. L’incident n’a fait que quelques blessés légers. Avant la publication du rapport du NTSB, Alaska Airlines avait déjà fait état d’« équipements mal fixés » après des inspections préliminaires.

Propriétaire de la plus importante flotte de 737 MAX 9 (79 avions), la compagnie United Airlines avait, elle, dit avoir découvert, lors de vérifications, des « boulons qui nécessitaient d’être resserrés ».

Ces derniers mois, Boeing a connu d’autres épisodes de défaillance et a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil.

Boeing sous la surveillance de la FAA

Mardi, lors d’une audition au Congrès, le patron de l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (Federal Aviation Administration, FAA), Mike Whitaker, qui a pris ses fonctions en octobre, a estimé nécessaire de renforcer la supervision de Boeing après l’incident du 737 MAX 9. « Il y a eu des problèmes [avec Boeing] par le passé et il semble qu’il n’aient pas été solutionnés », a déclaré le nouvel administrateur de la FAA lors d’une audition devant la sous-commission de la Chambre des représentants sur l’aviation. « Dès lors, nous avons le sentiment d’avoir besoin de relever le niveau de supervision pour traiter cela », a-t-il poursuivi.

La FAA avait dépêché une vingtaine d’inspecteurs chez Boeing, actuellement à pied d’œuvre pour vérifier les conditions d’assemblage des appareils du groupe. Le régulateur a aussi missionné une dizaine de ses contrôleurs chez le principal sous-traitant de l’avionneur, Spirit AeroSystems.

Lire aussi | Boeing 737 MAX 9 : le régulateur américain de l’aviation civile ouvre une enquête sur Boeing

Cette approche, a précisé M. Whitaker, rompt avec les méthodes traditionnellement employées par l’agence, qui s’appuyaient essentiellement sur l’étude de documents transmis par Boeing. La FAA a commandé à un cabinet spécialisé un audit de six semaines, en cours de réalisation, dont les conclusions serviront à définir une nouvelle méthode de supervision pérenne. « Nous n’avons pas encore pris de décision, mais je m’attends à ce que nous gardions des gens sur site », a déclaré le patron de la FAA.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés Chez Boeing, la finance contre les ingénieurs

Le Monde avec AFP

Partager
Exit mobile version