vendredi, mai 10
Un enfant palestinien se tient près d’objets récupérés parmi les débris d’une maison détruite par un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 avril 2024.

Des responsables d’hôpitaux à Rafah ont déclaré que des bombardements avaient fait plus d’une dizaine de morts dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 avril. Ailleurs dans la ville, des personnes ont fouillé les décombres des maisons qui, selon un jeune témoin sur place, ont été « bombardées sans avertissement préalable ». Samedi, l’armée israélienne a déclaré que ses avions avaient frappé plus de 25 cibles au cours de la journée précédente dans la bande de Gaza.

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En vingt-quatre heures, au moins 32 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère de la santé du Hamas, qui fait état de plus de 34 388 Palestiniens morts dans la bande de Gaza en plus de 200 jours de guerre. Côté israélien, le conflit déclenché le 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de données officielles israéliennes.

En dépit des craintes et des appels à la retenue de la communauté internationale, Israël se prépare toujours à lancer une offensive terrestre à Rafah, où s’entassent un million et demi de Palestiniens, pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.

Une contre-proposition israélienne étudiée par le Hamas en vue d’une trêve

Le Hamas a annoncé samedi « étudier » une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d’otages, au lendemain de l’arrivée en Israël d’une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l’impasse. « Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l’occupation sioniste [Israël], à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril », a déclaré le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil Al-Hayya. « Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée », a-t-il ajouté dans un communiqué publié le même jour.

Le Hamas avait précédemment insisté sur un cessez-le-feu permanent, hypothèse rejetée par Israël, qui insiste plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats.

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L’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent en vain de conclure un nouvel accord de trêve à Gaza, après une pause d’une semaine dans les combats en novembre, qui a permis d’échanger 80 otages contre 240 détenus Palestiniens.

Les détails de la contre-proposition israélienne n’ont pas filtré mais la presse israélienne a évoqué plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des « cas humanitaires ».

Mahmoud Abbas et des dirigeants internationaux à Riyad pour discuter de la situation à Gaza

Le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et plusieurs dirigeants internationaux se rendront à Riyad, en Arabie Saoudite, cette semaine pour des discussions en vue d’un accord de paix dans la bande de Gaza, en marge d’une réunion du Forum économique mondial. Lors d’une conférence de presse, le président de l’organisation, Borge Brende, a déclaré : « Nous avons désormais les acteurs-clés à Riyad et nous espérons que les discussions pourront déboucher sur un processus de réconciliation et de paix. » Il y aura aussi « des discussions, bien sûr, sur la situation humanitaire à Gaza », tandis que « les aspects régionaux, y compris avec l’Iran, seront abordés » lors d’une réunion qui pourrait « devenir très importante », a-t-il ajouté.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, participera aux réunions dans la capitale saoudienne aux côtés de dirigeants régionaux, dont le premier ministre du Qatar, le ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, le prince héritier d’Oman et des responsables bahreïnis, a précisé M. Brende.

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Selon ce dernier, le ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Choukry, devrait faire le point sur les discussions de vendredi avec la délégation israélienne, dont le but est de relancer les négociations, actuellement dans l’impasse, sur un cessez-le-feu à Gaza et de parvenir à la libération des otages détenus par le Hamas. « Il y a maintenant une certaine dynamique pour les négociations sur les otages et un éventuel cessez-le-feu », a déclaré Borge Brende.

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Au Liban, trois morts dans des frappes israéliennes

Trois personnes parmi lesquelles deux combattants du Hezbollah ont été tuées dans des frappes israéliennes ayant visé dans la nuit plusieurs villes du sud du Liban, a rapporté samedi le parti chiite. L’Agence nationale d’information officielle, l’ANI, a pour sa part rapporté que « des avions de combat israéliens ont mené aujourd’hui [samedi] à l’aube deux raids sur les villes de Kfar Chouba et Chebaa », qui ont entraîné « la mort du citoyen Qasim Asaad » à Kfar Chouba.

Ces dernières heures, plusieurs villes du sud du Liban ont été soumises à des frappes israéliennes qui, selon l’ANI, ont causé des dégâts matériels. Le Hezbollah a, par ailleurs, annoncé samedi dans un communiqué avoir visé « de nouvelles positions de soldats ennemis » à l’ouest de Shumira, dans le nord d’Israël, après avoir visé la veille deux sites militaires avec des dizaines de roquettes Katioucha, en réponse à une frappe israélienne.

Jamaa islamiya, un groupe islamiste libanais proche du Hamas palestinien, a affirmé vendredi que deux de ses cadres avaient été tués dans cette frappe israélienne dans l’est du Liban. L’armée israélienne a confirmé que son aviation avait « frappé et éliminé Mosab Khalaf dans la région de Meidoun au Liban, un terroriste de haut rang de l’organisation terroriste Jamaa Islamiya qui a préparé un grand nombre d’attaques terroristes contre Israël ».

Deux jeunes Palestiniens tués près de Jénine

Deux Palestiniens ont été abattus dans la nuit par des soldats israéliens près d’une base militaire à l’entrée de Jénine, ville de Cisjordanie, a annoncé samedi l’armée israélienne, affirmant que ses soldats avaient répliqué à des tirs. L’Autorité palestinienne a, elle, annoncé dans un communiqué « le martyr de Mustapha Sultan Abed (21 ans) et Ahmad Muhammad Shawahneh (20 ans), tombés sous les balles de l’occupant, la nuit dernière à Jénine ». L’agence de presse officielle palestinienne WAFA a pour sa part déclaré que les deux hommes avaient été tués « près de la base militaire de Salem, à l’ouest de Jénine », ajoutant que deux « autres jeunes hommes avaient été blessés ».

Jénine, qui abrite l’un des camps de réfugiés les plus peuplés et pauvres des territoires palestiniens, est un bastion de groupes armés luttant contre Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967. Ces derniers mois, l’armée israélienne a conduit plusieurs opérations à Jénine et dans ses environs, pour démanteler « des cellules terroristes ».

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L’influent leader religieux chiite Moqtada Sadr, trublion de la vie politique irakienne, a salué samedi les manifestations pro-Palestiniens qui secouent les campus américains, réclamant la fin de la « répression » visant le mouvement. « La voix des universités américaines appelant à stopper le terrorisme sioniste est notre voix », a-t-il martelé. Des manifestations propalestiniennes parties de l’université de Columbia à New York ont gagné plusieurs campus américains, dont des établissements prestigieux comme Harvard, Yale ou encore Princeton.

La « flottille de la liberté » pour Gaza restait bloquée samedi en Turquie, privée de pavillon de navigation à la suite de « pressions » israéliennes, selon les organisateurs. La coalition d’ONG et d’associations a dénoncé « les obstacles administratifs » qui les empêchent de prendre la mer après que la Guinée-Bissau a retiré son pavillon, se rendant « complice » d’Israël, accuse-t-elle dans un communiqué.

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Le Monde avec AFP

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