La dernière fois qu’Antoine Griezmann a manqué un match de l’équipe de France – le 13 juin 2017 contre l’Angleterre – le footballeur Warren Zaïre-Emery n’avait pas encore 11 ans et demi. Près de sept années ont passé et le deuxième devrait suppléer le joueur de l’Atlético de Madrid, samedi 23 mars (à 21 heures), à l’occasion du match amical entre la France et l’Allemagne au Groupama Stadium de Décines-Charpieu (Rhône), dans la banlieue lyonnaise.
D’Antoine Griezmann, qui a dû déclarer forfait en raison d’une cheville douloureuse après 84 matchs consécutifs disputés sous le maillot tricolore, il a été question à de nombreuses reprises cette semaine dans le microcosme des Bleus. Comme d’autres de ses coéquipiers, Warren Zaïre-Emery a ainsi été invité à réfléchir aux conséquences de l’absence de celui qu’il décrit comme « l’ancien » du groupe.
Pour commencer son année 2024 et sa séquence de préparation à l’Euro, qui se déroulera du 14 juin au 14 juillet, l’équipe de France masculine de football va donc devoir faire sans leur talisman et maître à jouer face à l’Allemagne. Comment s’y prendre ? La réponse est loin d’être évidente, comme le défi d’imaginer l’équipe de France sans Antoine Griezmann. Les joueurs tricolores auront également du mal à le visualiser : seuls 5 d’entre eux, parmi les 23 de la liste actuelle, ont disputé une sélection sans l’attaquant de l’Atlético de Madrid dans les parages.
« Depuis que je suis en sélection, j’ai toujours eu l’habitude de l’avoir avec moi », a décrit un Kylian Mbappé orphelin, pour ce rassemblement, de son vice-capitaine. Les absents n’ont pas toujours tort ; et celui qui va manquer à la France lors des deux prochains matchs sait qu’il retrouvera sa place en juin. A distance, il a pu profiter des éloges de ses coéquipiers ces derniers jours. « C’est un joueur qui ne se remplace pas », ont lancé de concert Kylian Mbappé et Marcus Thuram cette semaine.
L’absence de Griezmann, l’occasion de « tester certaines choses »
Pour autant, les joueurs tricolores ont affiché leur confiance pour trouver des solutions de remplacement, sans bouleverser le système de jeu de l’équipe. « On a ce qu’il faut dans l’effectif pour pallier cette blessure », rassure le milieu défensif du Real Madrid, Aurélien Tchouaméni. Le milieu de terrain de la Juventus, Adrien Rabiot, y voit l’occasion de « tester certaines choses », quand Kylian Mbappé juge que « quand ton plan A ne marche pas, il te faut un plan B ». « Il vaut mieux que ça arrive là plutôt que dans deux ou trois mois, abonde leur entraîneur Didier Deschamps. Ça permettra de voir quelque chose de différent. »
Le sélectionneur, qui sait qu’une grande majorité des joueurs de la liste actuelle sera présente dans celle de l’Euro qu’il dévoilera en mai, a confié nourrir « des réflexions sur deux, trois ou quatre » éléments. Et les deux matchs amicaux à venir devraient lui permettre d’effectuer une revue d’effectif, pour obtenir des réponses sur certains postes où le doute persiste, à l’image de celui d’attaquant de pointe, que convoitent à la fois Marcus Thuram, Olivier Giroud et Randal Kolo Muani.
En dépit de ces interrogations, que le sélectionneur peut aisément décrire comme faisant partie d’une saine concurrence, l’équipe de France aborde cette nouvelle année avec le plein de confiance après avoir (presque) tout écrasé sur son passage en 2023. Seule fausse note de l’année passée, une défaite en septembre en Allemagne (1-2). Les Bleus, privés de Kylian Mbappé – au repos –, avaient alors fait l’amabilité à la Nationalmannschaft de la relancer alors que celle-ci se trouvait au fond du trou.
La 150ᵉ de Didier Deschamps à la tête des Bleus
Malgré la nomination de Julian Nagelsmann au poste d’entraîneur quelques semaines plus tard, l’Allemagne a continué de creuser et reste sur deux défaites embarrassantes face à la Turquie (2-3) et l’Autriche (0-2). « C’est un bon test parce que c’est une des meilleures équipes du monde », a tout de même tenu à rappeler Kylian Mbappé. Un bon match de préparation à quelques mois de l’Euro, face au futur pays hôte, qui doit permettre à certains joueurs de marquer des points en vue de la liste ou d’une place dans le onze de départ.
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L’absence de Griezmann et l’avenir de Kylian Mbappé, dont il a finalement été question à la veille du match contre l’Allemagne, auront presque éclipsé l’un des événements de ce premier rassemblement de l’année de l’équipe de France : le tacle de Deschamps à l’encontre d’Hubert Fournier, directeur technique national de la Fédération française de football (FFF). Ce dernier a émis l’idée de lancer un plan pour améliorer les performances des équipes de France lors des séances de tirs au but, ce que le sélectionneur et son staff ont pu prendre personnellement après les défaites contre la Suisse à l’Euro 2021 et l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022.
Après cette attaque frontale – quasiment inédite en douze ans de mandat – et sa tirade qui en a suivi, le sélectionneur est apparu plus détendu ces derniers jours. Contre l’Allemagne, il dirigera son 150ᵉ match à la tête de l’équipe de France. Sans son « chouchou » Antoine Griezmann, mais avec son capitaine Kylian Mbappé. « Ce n’est pas un rendez-vous essentiel, mais c’est important », a insisté Deschamps. Surtout pour débuter idéalement la préparation à l’Euro 2024.
