samedi, mai 18
L’eurodéputé allemand Matthias Ecke, le 20 avril 2024 à Dresde, en Allemagne.

Matthias Ecke, eurodéputé allemand du Parti social-démocrate (SPD) au pouvoir, a été grièvement blessé par des inconnus qui l’ont attaqué alors qu’il placardait des affiches électorales, ont annoncé, samedi 4 mai, la police et la ministre de l’intérieur, qui a mis en garde contre une montée de la « violence antidémocratique ».

L’agression subie vendredi soir à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, par le député européen, également tête de liste du SPD dans la région de Saxe pour les élections européennes de juin, n’est pas la première visant ces derniers mois des représentants politiques allemands.

Selon la police régionale, l’élu, âgé de 41 ans, a été « frappé » par quatre inconnus lors de la pose d’affiches de campagne pour le parti du chancelier Olaf Scholz. Il a dû « recevoir des soins médicaux à l’hôpital », ajoute le communiqué. M. Ecke a été « grièvement blessé et doit être opéré », a déclaré la fédération SPD de Saxe.

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Olaf Scholz condamne l’attaque

La police ajoute qu’avant cette agression, un homme collant des affiches pour le parti des Verts, dans la même rue, a aussi été frappé « à coups de poing et de pied ». Les enquêteurs disent soupçonner le même groupe d’agresseurs, notamment en raison « de la concordance dans la description » des suspects. L’enquête a été confiée aux services de protection de l’Etat, signifiant ainsi que la police étudie la piste de violences à motif politique.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fermement condamné l’attaque, se disant inquiet de la multiplication de telles violences qui « menacent » la démocratie. « Nous devons dire que nous ne devons jamais nous résigner à de tels actes de violence », a déclaré M. Scholz lors d’un congrès de partis socialistes européens à Berlin. « La démocratie est menacée par ce genre d’actes. »

« Si une agression à motivation politique (…) se confirme à quelques semaines des élections européennes, cet acte de violence grave constitue également une grave attaque contre la démocratie », a réagi la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, dans un communiqué.

Estimant qu’il s’agit d’une « nouvelle dimension de la violence antidémocratique », la ministre invoque la responsabilité des « extrémistes et populistes, qui attisent un climat de violence croissante par des attaques verbales totalement disproportionnées ».

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« Les graines semées par l’AfD sont en train de germer »

Les responsables du SPD de Saxe ont mis en cause le rôle du parti d’extrême droite AfD, qui a connu une forte progression dans les sondages depuis un an. « Les graines semées par l’AfD et d’autres extrémistes de droite sont en train de germer. Leurs partisans sont désormais totalement désinhibés et nous considèrent manifestement, nous les démocrates, comme du gibier », ont déploré Henning Homann et Kathrin Michel, dirigeants régionaux du parti.

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Jeudi soir, deux élus des Verts, parti qui gouverne avec le SPD, avaient été pris à partie à Essen, dans l’ouest de l’Allemagne, et l’un d’eux a été frappé au visage, selon la police.

Samedi dernier, quelques dizaines de manifestants s’en étaient pris à la vice-présidente du Bundestag Katrin Göring-Eckardt, une élue écologiste, après un événement festif dans l’est de l’Allemagne. Sa voiture avait été bloquée et des renforts de police avaient dû être appelés pour permettre son départ des lieux.

Le Monde avec AFP

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