jeudi, mai 2
Des membres de la mouvance Génération identitaire à Paris, le 20 février 2021.

Douze anciens membres du groupe d’ultradroite dissous Génération identitaire, accusés d’avoir reconstitué illégalement une nouvelle association, ont été interpellés dans plusieurs villes de France mardi 12 mars, selon plusieurs sources judiciaires auprès de l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de BFM-TV.

Quatre autres personnes sont toujours recherchées, selon l’une de ces sources auprès de l’AFP. Plusieurs des anciens cadres de Génération identitaire sont soupçonnés de « s’être regroupés au sein d’une nouvelle association nommée Argos » dont les objectifs seraient « proches » du mouvement dissous, toujours selon l’une de ces sources auprès de l’AFP.

Sur son site, l’association Argos affirme défendre « notre civilisation multimillénaire, mutilée par des décennies de délires progressistes, d’amnésie forcée et de soumission aux autres civilisations ».

Coup de filet

« Des perquisitions ont eu lieu ce matin, à 6 heures, dans toute la France chez ceux qui ont osé résister (Paris, Lyon, Savoie…) », ont affirmé des militants de la mouvance d’ultradroite, confirmant la localisation des perquisitions fournies par des sources judiciaires auprès de l’AFP.

Ce coup de filet survient dans le cadre d’une enquête ouverte pour « participation au maintien ou à la reconstitution d’une organisation » après « un signalement par article 40 du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin », a précisé l’une des sources proches du dossier.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Si l’objectif est de mettre fin au réseau de Génération identitaire, la dissolution ne suffit pas »

« On a une accélération, une multiplication des procédures contre la mouvance identitaire qui s’apparente à une persécution politique », a réagi auprès de l’AFP l’avocat Pierre-Vincent Lambert, qui se présente comme « le conseil d’une partie des mis en cause ».

« On a des dossiers qui étaient [dormants] depuis des années qu’on fait revenir vers les tribunaux. Pour une affiche, une banderole ou une petite action, c’est quarante-huit heures de garde à vue et des perquisitions quasiment systématiquement », a ajouté M. Lambert, qui dénonce des « moyens disproportionnés ».

« Idéologie incitant à la discrimination »

Le 9 septembre 2023, douze personnes, pour certaines en possession d’armes, avaient été interpellées et placées en garde à vue à Cherbourg lors d’un rassemblement non déclaré organisé par un groupuscule de l’extrême droite identitaire. Ces personnes faisaient elles aussi partie du mouvement Argos, qui se veut l’héritier de Génération identitaire, dissous en mars 2021 par un décret en conseil des ministres.

A l’époque, la sous-direction des libertés publiques du ministère de l’intérieur s’appuyait sur l’article L212.1 du code de la sécurité intérieure, qui permet de dissoudre « les associations ou groupements de fait (…) qui présentent, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées »  ; « ou qui provoquent à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, (…) de leur appartenance ou de leur non-appartenance (…) à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences

Découvrir

Le ministère estimait que Génération identitaire, déclarée à la préfecture du Rhône le 17 juillet 2012, faisait la promotion « en réalité, au travers de ses interventions, de ses publications et des agissements de ses membres et dirigeants, [d’]une idéologie incitant à la discrimination des individus à raison de leur non-appartenance à la nation française ou appelant à la haine, à la violence envers les ressortissants étrangers, en présentant l’immigration et l’islam comme des menaces que les Français doivent combattre et en entretenant délibérément la confusion entre musulmans, immigrants et islamistes ou terroristes ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les raisons pour lesquelles le ministère de l’intérieur veut dissoudre Génération identitaire

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version