vendredi, mai 17
Lors de la manifestation propalestinienne tenue dans la cour de Sciences Po Lyon, le 30 avril 2024.

« De Columbia à Sciences Po, et partout en France, les étudiants se mobilisent en solidarité ! » Le slogan, inscrit en lettres rouges et vertes sur le compte Instagram du Comité Palestine Sciences Po, encadre une carte de France où sont épinglées les actions en cours dans l’enseignement supérieur français.

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Dans les cortèges du 1er-Mai, de nombreux jeunes ont défilé à l’appel des « comités Palestine » de Sciences Po et des instituts d’études politiques (IEP). Ces collectifs, qui revendiquent des centaines de membres, se sont constitués en novembre 2023 lors de l’intensification de l’offensive d’Israël sur Gaza à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre.

Depuis l’installation du premier campement dans la cour de Sciences Po Paris le 24 avril − évacué dans la nuit suivante par les CRS − et en écho à l’occupation de l’université de Columbia (New York), le mouvement de soutien aux Gazaouis a pris de l’ampleur. Mardi 30 avril, les IEP sont entrés dans l’action, de Rennes à Toulouse en passant par Strasbourg, Lyon et Saint-Germain-en-Laye. Avec quelques universités (à Paris, Grenoble et Saint-Etienne), ils ont été le théâtre de rassemblements voire de blocus dans le sillage des mobilisations, la veille, à la Sorbonne, où des dizaines de tentes avaient été plantées dans la cour d’honneur. A la demande du premier ministre, Gabriel Attal, qui souhaitait « une réaction rapide », les forces de l’ordre étaient intervenues promptement pour déloger les étudiants.

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En une semaine, la police est ainsi intervenue à plusieurs reprises dans des enceintes universitaires. La tradition de « franchise universitaire », selon laquelle le maintien de l’ordre est de la compétence de l’autorité universitaire elle-même à moins d’un danger imminent, n’avait pas connu pareille remise en cause depuis longtemps.

« Voie étroite du compromis »

Pour éviter de recourir une nouvelle fois à la force en vue de lever un deuxième blocage par une cinquantaine d’étudiants, l’administrateur provisoire de Sciences Po, Jean Bassères, avait négocié un accord avec eux dans la soirée du 26 avril. Il avait annoncé la tenue d’un débat sur la question israélo-palestinienne, jeudi 2 mai, au cours duquel « toutes les questions pourront être posées » en présence de « l’ensemble des parties prenantes de l’institution », étudiants, chercheurs, enseignants ou salariés.

L’événement, intitulé « town hall » – un grand débat tel que ceux pratiqués dans les établissements anglo-saxons –, correspondait à une demande du Comité Palestine Sciences Po. En revanche, l’administrateur provisoire n’avait pas accédé à une autre requête : mettre fin aux partenariats académiques avec les universités israéliennes. Cette « voie étroite » du compromis, selon les mots de Jean Bassères dans un entretien au Monde, mardi, va être scrutée, car de son issue pourrait dépendre la suite du mouvement, notamment au sein des IEP et des campus délocalisés de Sciences Po, au nombre de sept.

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