lundi, mai 6

Voilà une nouvelle qui fera plaisir au placide chancelier allemand, Olaf Scholz, qui atterrit ce samedi 13 avril en Chine pour une visite de trois jours. Le groupe Volkswagen a annoncé, jeudi 11 avril, qu’il allait investir 2,5 milliards d’euros supplémentaires dans son grand centre de recherche de Hefei, dans la province du Anhui, dans l’est de la Chine. Une décision qui tombe à pic pour démontrer aux interlocuteurs politiques du chancelier allemand que son pays n’abandonne pas l’empire du Milieu alors que les investissements occidentaux s’y font plus rares. En ce moment, le sentiment en Europe, comme aux Etats-Unis, est plus à l’inquiétude face à l’agressivité renouvelée des industriels chinois exportateurs. Et particulièrement dans le domaine de l’automobile.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Comment la Chine s’est imposée comme un géant de la voiture électrique

Depuis qu’en 2023, le constructeur BYD s’est affirmé comme le numéro un mondial de la voiture électrique et qu’il a détrôné Volkswagen de sa place de premier constructeur en Chine, le réflexe défensif a pris le dessus. Comme en témoigne l’enquête lancée par Bruxelles sur les subventions aux véhicules électriques chinois qui ont déjà capté près de 25 % du marché européen en moins de deux ans. Européens et Américains sont tentés de baisser les bras sur un terrain chinois rongé par la guerre des prix à laquelle se livre la centaine de producteurs locaux.

Volkswagen a choisi la contre-offensive. L’argent investi dans son centre lui permettra d’y doubler son effectif pour mettre au point d’ici à trois ans une plate-forme électrique 100 % chinoise qui constituera la base de quatre modèles à petit prix. De plus, l’allemand s’associe à la jeune pousse locale XPeng pour concevoir deux modèles plus haut de gamme. Le monde à l’envers.

Bascule spectaculaire

Il faut dire que la période est plus propice qu’elle n’en a l’air. Depuis janvier, s’est produite une inversion inattendue. Le dynamique marché européen de la voiture électrique s’est soudain arrêté quand le chinois, lui, est reparti. En conséquence, Volkswagen a vu ses ventes bondir en Chine, de 8 %, y compris dans les voitures à essence. Mais c’est dans le domaine de l’électrique que la bascule est la plus spectaculaire. Ses ventes sur le Vieux Continent ont baissé de 24 % quand elles ont bondi de 91 % en Chine, partant, il est vrai, d’un point très bas. Il n’en fallait pas plus pour convaincre les Allemands que le découplage avec la Chine, fortement poussé par les Américains, n’était pas une bonne idée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A quoi ressemblent les voitures électriques chinoises ?

Mais avec une particularité. On ne parle plus d’export mais de production 100 % locale. C’est le nouveau credo allemand, « la Chine pour la Chine ». Une façon d’acter que le commerce mondial est entré dans une nouvelle ère… et que l’Allemagne saura s’adapter.

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