dimanche, mai 19
Zhang Weiwei, à Pékin (Chine), le 29 octobre 2023.

La visite d’Etat du président Xi Jinping, en France, lundi 6 et mardi 7 mai, s’accompagne d’une série de colloques et d’événements culturels censés favoriser le dialogue entre les deux pays. Côté chinois, c’est Zhang Weiwei qui est chargé de propager la bonne parole. Ce choix en dit long sur l’état d’esprit qui règne à Pékin. Agé de 66 ans, cet ancien diplomate est un intellectuel que les Chinois comparent souvent à l’Américain Francis Fukuyama – avec lequel il a déjà croisé le fer.

Pour un Français, il fait penser à Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand à l’Elysée. Zhang Weiwei est surtout connu pour sa proximité avec Alexandre Douguine, un intellectuel russe ultranationaliste.

Sa présence à Paris confirme le rapprochement de la Chine et de la Russie. Il semblerait d’ailleurs que dès son retour à Pékin, Xi Jinping devrait y recevoir Vladimir Poutine et que le président russe devrait, à la mi-mai, non seulement se rendre en Chine mais aussi en Corée du Nord.

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Ce qui caractérise Zhang Weiwei, véritable communiste d’extrême droite, est la confiance qu’il dégage et son mépris pour la démocratie en général et pour les Etats-Unis en particulier. « Vous estimez que votre système démocratique est le meilleur ? Parfait. Gardez-le bien précieusement. Nous ne sommes pas intéressés », expliquait-il, vendredi 3 mai, devant une trentaine de personnes réunies par l’association Panda et Coq.

« L’Occident a besoin de réformes urgentes »

Alors qu’il a été l’un des interprètes de Deng Xiaoping en anglais et qu’il est donc parfaitement bilingue, Zhang Weiwei s’exprime désormais en chinois. Tout un symbole. L’élite politique chinoise ne cherche plus à séduire en mettant en avant son rapprochement culturel avec le monde occidental mais entend au contraire affirmer ses valeurs et son langage.

Aux yeux de Zhang Weiwei, le déclin des Etats-Unis – « un pays qui a été en guerre 186 ans durant les 200 dernières années » – est évident depuis l’élection de George W. Bush, « un président incompétent qui a conduit son pays dans deux guerres et a été incapable de résoudre la crise financière de 2008 ». « Elire un imbécile, c’est peut-être la démocratie, mais c’est une catastrophe pour un pays. L’Occident a besoin de réformes urgentes », juge-t-il.

Même mépris pour Barak Obama, « un président qui, en huit ans, n’a pas réussi à transformer les Etats-Unis ». Et Donald Trump ? M. Zhang botte en touche. « La Chine est devenue assez forte pour ne plus se préoccuper de l’élection américaine », affirme-t-il, avant de murmurer comme pour lui-même : « Trump, les Chinois l’aiment. »

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