dimanche, mai 19
Emmanuel Macron, et le président chinois, Xi Jinping, lors d’une conférence de presse au Grand Palais du peuple, à Pékin, le 6 avril 2023.

Xi Jinping ne s’est jamais rendu à Kiev et ne semble pas avoir l’intention de le faire. La guerre en Ukraine devrait néanmoins dominer la tournée que le président chinois s’apprête à faire en Europe, alors que le conflit s’enlise, vingt-six mois après l’invasion russe. Le dirigeant communiste est arrivé dimanche 5 mai dans l’après-midi en France, où il devrait rester deux jours avant de partir vers la Serbie et la Hongrie.

Accueilli à l’aéroport d’Orly par le premier ministre, Gabriel Attal, Xi Jinping sera reçu officiellement lundi matin à l’Elysée par le président de la République, Emmanuel Macron, pour une série d’entretiens et une cérémonie officielle aux Invalides. Un dîner d’Etat se tiendra ensuite pour commémorer les 60 ans des relations entre la France et la République populaire de Chine. Le lendemain, les couples Macron et Xi partiront vers les Hautes-Pyrénées, le département où a vécu une aïeule du chef de l’Etat, pour une étape en altitude au col du Tourmalet, présentée par l’Elysée comme « une séquence personnelle, avec leurs épouses, pour créer le cadre d’un échange franc et amical ».

En avril 2023, la Chine avait aménagé une séquence similaire à Emmanuel Macron, à Canton (Guangzhou), avec une cérémonie du thé dans l’ancienne résidence du père de Xi Jinping, qui fut gouverneur de la province du Guangdong.

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Longtemps incertain, le programme du voyage a été âprement négocié : si l’Elysée reconnaît « ne pas être maître de l’agenda » de son hôte, Paris est satisfait de constituer la première étape de son voyage, ce qui affirme sa prééminence face à Belgrade et Budapest, à la fois proches de la Russie et ouverts à l’influence chinoise sur le continent.

L’arrivée du numéro un chinois mardi soir en Serbie va coïncider avec le 25e anniversaire du bombardement par l’OTAN de l’ambassade de Chine à Belgrade, en 1999. Tout un symbole pour un dirigeant soucieux, comme Vladimir Poutine, de contester l’Alliance atlantique et l’hégémonie présumée des Etats-Unis.

« Faire évoluer la position russe »

« Ce n’est pas l’intérêt de la Chine aujourd’hui d’avoir une Russie déstabilisatrice de l’ordre international (…) Il faut donc travailler avec [elle] pour construire la paix », veut croire Emmanuel Macron, qui l’a affirmé dans un entretien à l’hebdomadaire The Economist paru jeudi 2 mai. Il s’agit « de demander à la Chine d’utiliser les leviers qui sont les siens pour faire évoluer la position russe », dit-on à l’Elysée, sans se faire trop d’illusions sur la posture chinoise à l’heure où la guerre s’enlise, voire risque de tourner à l’avantage du Kremlin.

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