samedi, avril 27

Son nom n’est pas connu du grand public pourtant, Claude Palmero a provoqué un véritable tremblement de terre à Monaco. Cet homme de 67 ans, ancien administrateur des biens de la famille souveraine de la principauté, est au cœur d’une enquête en quatre volets du Monde, publiée depuis le 22 janvier.

En poste depuis 2001, après avoir pris le flambeau de son père sous Rainier III, Claude Palmero a été licencié le 6 juin dernier par le prince Albert II. « J’ai décidé de mettre fin à vos fonctions d’administrateur de mes biens et de la Maison Souveraine. (…) Je vous rappelle vos obligations de confidentialité et de réserve concernant tout ce que vous avez eu à gérer », a écrit le prince dans une lettre révélée par nos confrères.

Mais Claude Palmero est parti avec des notes explosives sur les affaires de la principauté, prises pendant qu’il était en activité, et que Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont pu consulter. Ces derniers ont rencontré l’ancien administrateur de biens d’Albert II.

Des cahiers tenus pendant plus de 20 ans

« On l’a rencontré longuement à plusieurs reprises et on a fait en sorte de récupérer plusieurs documents qui avaient a trait à son activité. Il nous a raconté que depuis 22 ans il était au palais, qu’il gérait à la fois les biens et les avoirs de la famille princière », explique Gérard Davet dans le Titre à la Une, le podcast quotidien de BFMTV.

« Mais également qu’il était devenu l’intermédiaire obligé dans toutes les opérations importantes ayant trait à la principauté immobilière. Quand il a été viré, il est reparti de son bureau au palais avec cinq cahiers secrets dans lesquels il expliquait toutes ses opérations pendant 22 ans. On s’est dit qu’il y avait matière à raconter l’envers des décors dans la principauté », ajoute le journaliste.

Les dépenses faramineuses de Charlène

Les quatre volets de l’enquête du Monde ne manquent pas de révélations. On découvre par exemple l’étendu des dépenses faramineuses de Charlène de Monaco, l’épouse d’Albert. Le montant total serait de 15 millions d’euros sur huit ans. Cela ne représente pas grand-chose sur la totalité des avoirs de la famille princière « mais pour tout un chacun c’est monstrueux ».

« On s’aperçoit que cette princesse qui est arrivée d’Afrique du Sud a eu vite la folie des grandeurs qui lui a été permise par un prince faible qui ne veut pas d’embrouilles autour de lui », raconte Gérard Davet.

« Il sait que ses sœurs n’apprécient pas outre mesure la princesse Charlène, qu’elles n’apprécient pas l’entourage de la princesse Charlène – qui s’entoure de gens pas recommandables selon Monsieur Palmero. Au palais, il y a eu une lutte d’influence autour de ces dépenses. »

L’enquête révèle également aussi que Rainier III, estimant que son fils Albert n’était à la hauteur, a envisagé un temps modifier les statuts de succession pour privilégier sa fille Caroline.

En conflit avec le prince

Tant de révélations possibles grâce aux cahiers d’un homme, Claude Palmero. Ce dernier n’est d’ailleurs pas parti en bons termes avec la famille princière. « Il a été licencié pour des faits présumés allégués par la famille princière, qui sont des faits de corruption, et de détournement de fonds », explique Gérard Davet.

« Monsieur Palmero gérait les avoirs de la famille princière qui montent à plus d’un milliard d’euros et il avait placé pour la famille princière, plus de 250 millions d’euros dans des fonds offshore au Panama ou aux Îles Vierges britanniques ».

Mais la famille princière l’accuse d’en avoir profité pour détourner des fonds, des accusations que le principal intéressé réfute. « Quand il a avancé de l’argent à la famille princière, ça peut paraître fou mais c’est vrai, il a créé nombre de sociétés civiles immobilières en France pour le compte de la famille », raconte le journaliste du Monde.

« Ces sociétés sont à son nom mais en fait c’est la famille princière qui y habitait. Il a expliqué à tout le monde qu’il servait de prête-nom et que l’argent qu’il avait avancé, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas rendu », ajoute Gérard Davet.

Si la relation entre Claude Palmero et Albert II a longtemps été « forte », elle va « exploser en vol quand monsieur Palmero va vouloir se mêler d’affaires qui ne le concernent pas ». Aujourd’hui, le prince Albert et son ancien employé s’affrontent dans « une querelle judiciaire et juridique ».

Contacté par Le Monde, le prince de Monaco a répondu aux accusations dont il fait l’objet, par voie d’avocat. Il affirme que la « confiance a été rompue » avec l’ancien administrateur de biens. « Les attaques qu’il (Claude Palmero, NDLR) porte contre ma personne et contre l’Etat et ses institutions démontrent sa vraie nature et le peu de respect qu’il porte en réalité à la famille princière et à la principauté », termine Albert II.

Article original publié sur BFMTV.com

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